Les dépenses de santé « progressent plus vite que l'économie », et représentent une « part croissante du produit intérieur brut » (PIB) des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), souligne l'organisation, dans la deuxième édition de son « Panorama de la Santé ».
Ainsi, les trente pays de l'OCDE ont consacré en 2001 en moyenne 8,4 % de leur PIB aux dépenses de santé (les dépenses réelles de santé ont augmenté de 4 % par an en moyenne en 2000 et en 2001). Plusieurs facteurs - progrès rapides des technologies médicales, vieillissement démographique et exigences accrues du public - devraient encore accentuer cette tendance, indique le rapport.
Les écarts sont toutefois considérables d'un pays à l'autre. Les Etats-Unis ont consacré 13,9 % de leur PIB à la santé en 2001 (11,9 % en 1990), contre 5,7 % pour la République slovaque et 5,9 % pour la Corée. Ce chiffre est de 9,5 % pour la France.
« La hausse des dépenses de santé est un sujet d'inquiétude pour la plupart des pays de l'OCDE depuis plusieurs décennies », note le « Panorama », qui ajoute que « maîtriser la progression » de ces dépenses est devenu « un enjeu politique majeur dans la plupart » de ces pays. Cet effort de maîtrise des dépenses se traduit de diverses manières. A l'hôpital, on assiste à une maîtrise des coûts hospitaliers, au développement de la chirurgie ambulatoire, à la réduction du nombre de lits d'hospitalisation et à la réduction de la durée moyenne de séjour (6,9 jours en moyenne en 2000, contre 9,6 en 1985). Pour limiter l'augmentation des dépenses médicamenteuses, le nombre de médicaments non remboursés a augmenté, en France comme dans d'autres pays de l'OCDE.
En termes de dépenses de santé par habitant, les Etats-Unis se situent « très au-dessus des autres pays de l'OCDE ». En 2001, ils ont dépensé 4 887 dollars par habitant, soit 2,3 fois plus que la moyenne de l'OCDE, qui était de 2 117 dollars.
Derrière les Etats-Unis, on trouve la Suisse et la Norvège (dépense de plus de 3 000 dollars), puis l'Allemagne et le Canada (2 800 dollars par habitant).
« A l'autre extrémité de l'échelle », souligne l'OCDE, « le Mexique, la Pologne, la République slovaque, la Corée et la Hongrie ont dépensé moins de 1 000 dollars au titre de la santé » en 2001.
L'Allemagne, la Suisse, la France ont enregistré une progression « modérée » (inférieure à la moyenne) de leurs dépenses en soins, alors que d'autres (Corée, Irlande, Portugal), « qui avaient en 1990 un revenu et des dépenses de santé par habitant relativement faibles, ont enregistré une forte progression de leurs dépenses ».
S'agissant des sources de financement des dépenses, l'OCDE relève qu '« en 2001 les dépenses publiques de santé ont représenté en moyenne, pour l'ensemble de l'OCDE, 72 % des dépenses totales de santé ». Les 28 % restants ont été payés par des sources privées, essentiellement les assurances privées et les particuliers. La part des dépenses totales de santé financée par les patients a été supérieure à 30 % en Suisse, Corée et au Mexique, contre 10 % en République tchèque, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Dans les autres pays, elle a varié entre 10 et 30 %.
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