L'organisation des mouvements d'avant-garde se nourrit de rencontres. Ils se développent dans un jeu d'échange, l'art défiant les nationalismes, passant les frontières et s'organisant à l'échelle intercontinentale.
Alors que la France est un noyau essentiel dans le développement de l'abstraction géométrique (dite froide), l'influence de Mondrian, la soif d'un art épuré gagnent tous les pays et toutes les capitales où l'art peut se développer en liberté. Signe essentiel de cette liberté, l'Amérique du Sud, en dépit d'une vie politique confuse et parfois violente, s'inscrit dans le concert international avec force. Un grand nombre des artistes qui vont constituer le courant fort de l'abstraction (domiciliée à la galerie Denis René, à Paris) en sont originaires. Ce qui n'empêche pas le développement des mouvements qui s'ancrent dans la vie culturelle locale.
Madi est ainsi radicalement lié à Buenos Aires où se multiplient les expositions et des textes manifestes, des revues véhiculant les idées fortes qui fédèrent de jeunes artistes. En peloton de tête de cette génération si active, Caremelo Arden Quin, Kosice. Tout comme les Européens, ils revendiquent l'héritage de Mondrian, de Max Bill, de Vantongerlo, et reprennent les idées conduites par Abstraction-Création ou Cercle et Carré.
Le musée de Grenoble est l'un des plus riches en uvres de cette tendance et de cette histoire de l'art d'Amérique du Sud. C'était l'occasion d'en faire la matière d'une exposition qui met l'accent sur un pan de l'histoire de l'art moderne assez peu connu en Europe. Peut-être avant une grande exposition exhaustive que l'on verrait bien, un jour, au Centre Pompidou.
Madi, l'art sud américain dans les collections du Musée de Grenoble. Jusqu'au 25 août.
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