La chasse aux sorcières serait-elle de retour ? Des chercheurs qui sont obligés de justifier des études sur les comportements sexuels, dont on imagine pourtant facilement l'intérêt en matière de prévention. Le directeur du National Health Institute, la puissante institution américaine, lui-même contraint de mener l'enquête et de s'expliquer sur les recherches qu'il subventionne. Cela pour répondre à un parlementaire saisi par l'un de ces mouvements de défense de la famille qui prospèrent aux Etats-Unis, la Coalition pour les valeurs traditionnelles.
Visant des études qui portent selon elle sur « de bizarres pratiques sexuelles », la Coalition a fait la liste de 157 chercheurs qui ont l'audace de s'intéresser au contrôle des naissances, aux maladies sexuellement transmissibles, aux pratiques sexuelles à risque, aux problèmes d'identité sexuelle ou même à la sexualité des hommes âgés...
« En vingt-cinq ans de carrière, je n'ai jamais vu un tel climat de peur et d'intimidation dans la science », dit Gilbert Herdt*, directeur du Centre national de ressources sur la sexualité. Le parlementaire démocrate Henry Waxman parle, lui, de « maccarthysme scientifique ». Les chercheurs, sorcières modernes.
* Dans le « New York Times » du 6 février, cité par le « Lancet » du 14 février.
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