UN MÉDECIN pour les urgences non vitales de 20 heures à minuit, les week-ends et jours fériés, accessible rapidement après un coup de fil au régulateur au numéro unique mis à disposition (04.72.33.00.33) : tel est le principe des maisons médicales de garde lyonnaises, qui viennent de fêter leur dixième anniversaire.
Seul à même de conseiller le patient au téléphone, le régulateur, hébergé à l’hôpital, est l’homme clé du dispositif. C’est lui qui dirige le patient vers la MMG la plus proche ou, si besoin, vers un service hospitalier spécialisé ou le centre 15. Les MMG couvrent désormais le Grand-Lyon à l’exception notable de la Croix-Rousse, ainsi que 8 communes périphériques, soit 500 000 habitants. Près de 20 % des consultations proviennent d’une réorientation des urgences et la fréquentation des MMG (75 % le week-end) connaît une montée en charge régulière. Au point de désengorger les services d’urgences hospitaliers de l’agglomération ? Sans doute, puisque ceux de l’hôpital Edouard-Herriot notamment subissent moins de pics de saturation qu’avant.
« Nos chiffres montrent que les MMG ont fait leurs preuves, qu’elles ont rempli leur mission de permanence des soins et ont dynamisé la participation des généralistes » : à écouter le Dr Pascal Dureau (MG France Rhône-Alpes), militant de la première heure, les MMG ont non seulement amélioré la réponse aux urgences mais aussi facilité la participation des médecins généralistes femmes à la garde grâce à la sécurisation des lieux. Les MMG ont également rapproché les médecins entre eux.
Peu de structures de soins semblent faire l’objet d’un tel engouement ! Au point que l’immense majorité des répondeurs médicaux renvoient désormais sur les MMG après 19 heures et le week-end. Le Dr Brigitte Châtelet, installée dans le 9e arrondissement, non loin de la MMG de la place Valmy, résume une opinion partagée. « Je m’y sens bien, en sécurité, et comme tous les confrères participent cela représente pour moi une nuit ou un week-end de temps en temps. J’y fais une médecine générale "tout-venant", normale, bref, le dispositif est efficace. »
Est-il logique que les pouvoirs publics (ville de Lyon, ARS, CHU), outre l’assurance-maladie, mettent la main à la poche pour permettre aux maisons médicales de garde d’exister, sachant que le budget annuel des MMG est de l’ordre d’un demi-million d’euros ? « Les subventions publiques participent d’une utilité sociale prouvée, quotidiennement renouvelée », rétorque le Dr Dureau. Il souligne qu’« un passage aux urgences de l’hôpital entraîne un surcoût de 142 euros, contre 22 euros pour le même passage dans une MMG ». Avec ses confrères, le généraliste entend désormais se battre au niveau européen pour la création d’un numéro d’appel unique de la garde libérale. Les législatives « sont un moment idéal pour faire avancer l’idée », se réjouit-il.
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