Certains services hospitaliers spécialisés, notamment en cancérologie, attirent chaque année à Lyon des patients dont les traitements exigent leur présence en ville, mais pas en continu. Or, si l'on met de côté la solution classique mais onéreuse de l'hôtel, l'agglomération manque de lieux d'hébergement adaptés et peu coûteux. Pour proposer une alternative, l'association Habitat et humanisme a inventé une formule de logements baptisés L'Hospitalité de Béthanie, dont le coût est pris en charge par l'assurance-maladie et où une présence amicale est assurée aux locataires.
Les résidents sont des patients atteints de cancer et en cours de traitement pour la plupart (« le Quotidien » du 11 janvier 2001), mais aussi des personnes qui vivent seules et n'ont donc pas d'entourage susceptible de les entourer et de les épauler au terme de leurs séances régulières de chimiothérapie. L'association lyonnaise vient d'annoncer le lancement de nouveaux programmes de logements, adaptés cette fois non pas spécifiquement aux patients cancéreux mais aux populations en difficulté, démunies, personnes sans papiers, étrangères, jeunes mères isolées aussi, SDF ou en errance, patients psychiatriques, ou encore personnes âgées temporairement dépendantes, bref marginalisées d'une façon ou d'une autre et pour une durée plus ou moins longue.
Que faire en effet, s'interrogent par exemple régulièrement les médecins des services d'urgence du CHU, des patients SDF nécessitant des soins de suite, mais qui, par définition, ne sont pas éligibles à l'hospitalisation à domicile ? Comment, autre exemple, assurer un suivi médical pourtant impératif chez une jeune réfugiée, sans papiers, au logement précaire - le nombre des réfugiés de l'Est en attente de statut a triplé depuis un an à Lyon -, qui vient d'accoucher dans une maternité du centre-ville ? En collaboration avec les Hospices civils, l'hôpital privé Saint-Luc - Saint-Joseph et le centre anticancéreux Léon-Bérard, l'association ouvrira l'an prochain dans le 7e arrondissement un programme de 30 logements adaptés à ce type de patient(e)s marginalisé(e)s, une soixantaine d'autres dans le quartier de la Croix-Rousse pour les personnes âgées dépendantes, ainsi qu'un lieu d'accueil alternatif pour patients psychiatriques.
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