La maladie de Lyme est une infection qui survient de façon endémique en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. En 2000, cette borréliose représentait la pathologie transmise par un vecteur animal la plus fréquemment en cause en Europe et en Amérique du Nord. La maladie peut se révéler par des lésions dermatologiques, ostéo-articulaires, cardio-vasculaires ou neurologiques d'intensité tout à fait variable : certaines formes resteront asymptomatiques alors que d'autres nécessiteront une hospitalisation et, parfois, une longue convalescence.
L'agent microbien en cause dans la maladie de Lyme est un spirochète ( Borrelia burgdorferi généralement, mais d'autres Borrelia peuvent être en cause) qui est transmis de façon obligatoire à l'homme par un vecteur, une tique de la famille des Ixodes. Ces tiques ne deviennent potentiellement infectantes pour l'homme et les animaux domestiques que si elles entrent en contact avec un animal sauvage infecté qui représente le réservoir de la maladie.
Surveillance vétérinaire
Dans le nord-est et le centre des Etats-Unis, le réservoir animal est bien connu : il s'agit principalement d'une souris de type Peromyscus, mais d'autres espèces de mammifères et d'oiseaux peuvent aussi être à l'origine d'une contamination à l'homme.
Pour le Dr J. Oliver (université de Géorgie), « il est très important de connaître avec précision le réservoir animal afin de pouvoir établir une surveillance vétérinaire des animaux sauvages porteurs de souches de Borrelia ». Dans les régions du sud des Etats-Unis, le réservoir animal n'était pas encore connu. En revanche, en se fondant sur les examens microbiologiques des patients atteints, il a été possible de déterminer que, parmi les onze espèces de Borrelia qui peuvent être en cause dans la maladie de Lyme, seules trois ont été retrouvées dans les Etats du Sud : B. andoersonii, B. bissettii, B. burgdorferi.
Les chercheurs ont donc procédé à la capture de 485 mammifères sauvages (appartenant à quinze espèces) en Géorgie, en Floride et en Californie.
Rats des bois, rats du coton, souris du coton
Ils ont ensuite effectué des tests sanguins afin de savoir si ces animaux étaient infectés par l'une des trois souches de Borrelia en cause dans les maladies de Lyme humaines de cette région. Ils ont découvert que 39 % des rats des bois à pattes brunes ( Neotoma floridana) capturés étaient porteurs de spirochètes et que c'était aussi le cas de 15 % des rats du coton hispidus ( Sigmodon hispidus) et de 17 % des souris du coton à pattes blanches ( Peromyscus gossypinus).
Les différentes espèces de ces animaux réservoir ont en commun d'être infectées naturellement par des Borrelia et de servir d'hôtes à des tiques. Les chercheurs ont gardé en captivité différents représentants des trois espèces réservoir. En pratiquant des tests répétés sur ces animaux, ils ont découvert que les rats des bois à pattes brunes ( Neotoma floridana) pouvaient transmettre le spirochète aux tiques pendant une durée de soixante-cinq à quatre-vingt-douze mois. Pour les rats du coton hispidus, cette durée était de dix-neuf à trente mois et, pour les souris du coton à pattes blanches, elle était de quarante-sept à soixante-deux mois. Pour les auteurs, « cette durée est particulièrement longue, dans la majorité des autres réservoirs animaux elle est plus proche de dix à vingt mois ».
Enfin, les auteurs ont recherché sur les animaux sauvages capturés les différentes espèces de tiques en cause dans le passage de l'infection à l'homme. Ils en ont retenu deux : Ixodes affinis et Ixodes minor.
«Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée.
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