« Se dépenser pour soigner sa tension. » Le thème choisi par le CFLHTA pour la Journée nationale de lutte contre l'hypertension artérielle tente de répondre aux nombreuses idées fausses qui circulent sur la pratique sportive chez l'hypertendu.
Parmi elles : « Le sport est dangereux en cas d'hypertension »,« Je n'ai jamais pratiqué de sport, pourquoi commencer aujourd'hui »,« Je suis âgé, une activité sportive ne sera pas bénéfique » ; ou encore : « Mon traitement contre la tension m'empêche de faire du sport », « Je fais du sport une fois par semaine, pourquoi en faire plus ».
Une enquête SOFRES-CFLHTA, réalisée auprès de 2 500 personnes âgées de plus de 35 ans, confirme l'insuffisance de la motivation des Français pour la pratique sportive, notamment chez les hypertendus. Alors que 14 % des non-hypertendus ont une activité sportive régulière, ils ne sont que 9 % d'hypertendus. Le pourcentage d'hypertendus qui n'a pratiqué aucune activité (52 %), même occasionnelle, depuis l'âge de 20 ans est, lui aussi, plus élevé que celui des non-hypertendus.
Ils rejoignent les 60 à 80 % de la population mondiale qui, selon les estimations de l'OMS, ne font pas suffisamment d'exercice physique pour en ressentir les bienfaits. Pourtant, son effet protecteur contre l'hypertension artérielle n'est plus à démontrer.
Dans l'HTA débutante, la reprise d'une activité physique ou sportive permet de retarder le début d'un traitement antihypertenseur. Les experts qui ont contribué à la rédaction du livret d'information* à l'usage du grand public publié par le comité l'affirment : « Une dépense physique, même modérée, est utile et parfois suffisante pour soigner une hypertension. » Lorsque le patient est déjà sous traitement, l'action sur les autres facteurs de risque que sont le diabète, le cholestérol et le surpoids ne peut que représenter un avantage supplémentaire de protection cardio-vasculaire.
Un peu tous les jours
Cependant, un certain nombre de règles doivent être respectées. Toute dépense physique n'a pas le même intérêt pour la santé. Les activités d'endurance (natation, cyclisme, marche rapide, jogging, golf) ayant une intensité modérée mais prolongée sont les plus bénéfiques chez l'hypertendu. La dépense physique doit être répartie sur toute la semaine, plutôt que regroupée en une seule séance par semaine, quelles que soient son intensité et sa durée.
L'objectif est d'atteindre au moins 2 000 kcal par semaine. A cette fin, 60 minutes d'activité d'intensité légère (marche lente, travaux légers de jardinage ou de ménage) tous les jours, avec 30 à 45 minutes d'activité d'intensité moyenne deux fois par semaine (marche rapide, promenade à vélo), suffisent. Pour ceux qui préfèrent le sport sont conseillés de 20 à 30 minutes d'activité d'intensité élevée trois fois par semaine.
Avant toute reprise d'activité après 40 ans, un avis médical est nécessaire. Le médecin pourra ainsi adapter le traitement antihypertenseur.
Enfin, pour une pratique sans risque, un certain nombre de précautions doivent être observées : éviter les efforts brefs et violents, respecter les trois phases d'une séance : échauffement, période d'effort et de récupération, ne pas dépasser ses limites (surveiller ses sensations respiratoires et tenter de garder la possibilité de parler pendant l'effort), commencer l'entraînement quelques heures après le dernier repas.
Le livret est disponible chez le médecin, le pharmacien et sur le site internet du CFLHTA : www.comitehta.org.
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