La dernière campagne de la Sécurité routière (ministère des Transports), intitulée « Changeons », montre, à l'aide de spots télé-radio et d'affiches, l'absurdité des petits écarts de vitesse « au regard des conséquences dramatiques qui peuvent en découler ».
La vitesse intervient dans 50 % des accidents mortels ou graves (7 230 tués en 2002). L'an dernier, la part des voitures de tourisme dépassant la vitesse autorisée était de 59,3 %, pour les poids lourds, de 65,8 %, et chez les motards, de 75,7 %.
Le spot télévisé (jusqu'au 17 mai) met en scène une femme et un homme. Ils sont en retard. Le compteur oscille entre 60 et 70 km/h. Ils s'engagent dans un carrefour, alors qu'une voiture arrive sur leur droite. Malgré le coup de frein du désespoir, l'accident est inévitable. Juste avant le choc, la voiture lancée à pleine vitesse se fige dans son mouvement, ainsi que ses passagers. Autour d'eux, tout est statique, suspendu, pendant 5 secondes, avant le drame. Par ce temps immobile, le film matérialise les quelques secondes que le couple aurait gagnées s'il était arrivé à bon port. Il est dérisoire de tenter de s'en prendre au temps quand on risque de perdre la vie. « En dépassant les limitations de vitesse, au mieux vous gagnez quelques secondes », dit une voix venue d'ailleurs.
Deux spots radiophoniques restituent le témoignage d'amis qui reviennent sur la cause de la mort d'un proche : « Celle d'avoir roulé trop vite, pour une mauvaise raison, et de ne pas avoir pu éviter l'accident. »« Même pour les meilleures raisons du monde, on n'a jamais raison de rouler vite. »
Enfin, une affiche montre un enfant qui tient un livre en marbre avec l'inscription « A mon papa. Toujours et à jamais, mes pensées s'élèveront vers toi », avec pour slogan « Etre à l'heure pour dire bonsoir justifie-t-il un excès de vitesse ? » Une autre représente un jeune homme avec un bouquet de fleurs en marbre à la main. Là encore, c'est l'interruption de l'absence, du décès d'un être aimé. « Un rendez-vous amoureux vaut-il un excès de vitesse ? »
Au moment où la baisse du nombre de tués sur les routes s'accélère (moins 28, % en décembre, moins 33,3 % en janvier, moins 35,8 % en février et moins 28,5 % en mars), la Sécurité routière entend mettre la gomme pour convertir les fous du volant à la sagesse.
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