La formation ambulatoire en renfort

L’URPS Rhône-Alpes recherche des maîtres de stage en pédiatrie libérale

Publié le 05/02/2015
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L’expérience a débuté en novembre 2012 : 137 maîtres de stages, tous pédiatres libéraux, ont été formés par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Mais les maîtres de stage qui se sont réellement lancés dans l’aventure sur le terrain sont rares.

Une quinzaine sont actifs et seulement huit accueillent actuellement des internes, cinq à Grenoble et trois à Lyon. Dix internes ont ainsi pu bénéficier d’un stage en cabinet de pédiatrie en 2013 et 26 en 2014. Au premier semestre 2015, 21 étudiants sont en stage chez l’un de ces pédiatres.

L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins de Rhône-Alpes souhaite passer la vitesse supérieure. Elle a récemment convié des pédiatres libéraux à une réunion d’information sur la maîtrise de stage pour répondre aux principales questions des professionnels : comment devenir maître de stage ? Quels sont les pré-requis et les démarches à effectuer ? Quelle formation est nécessaire ? Comment s’organiser en pratique ?…

Pour le Dr Jean Stagnara, vice-président de l’URPS médecins et lui-même maître de stage à Lyon, « il y a une inquiétude des pédiatres à recevoir un interne dans leur cabinet. Pourtant, quand on est dans le bain, ça se passe très bien ». Parmi les freins identifiés, il y a les peurs liées à la disponibilité, à l’organisation, à l’aménagement des locaux indispensable pour recevoir un interne, ou encore à la responsabilité de cette fonction. Certains pédiatres ont également été découragés par le dossier à remplir, élaboré sur le modèle des agréments pour l’accueil des internes à l’hôpital.

La force du compagnonnage

Pourtant, les maîtres de stage engagés depuis plusieurs années semblent ravis. « Il n’y a pas meilleure formation que le compagnonnage, estime le Dr Jean Stagnara. Chacun apprend de l’autre, c’est vraiment très enrichissant ». Le Dr Jean-Louis Guillon, pédiatre à Grenoble, partage cet avis. Il accueille lui aussi des internes à son cabinet : « Pour devenir maître de stage, il faut vouloir partager et accepter de recevoir. La formation est réciproque entre le stagiaire et nous. Elle m’a parfois permis d’effacer d’anciens schémas et de compléter ma formation continue, déclare-t-il. La première question à se poser pour devenir maître de stage est : pourquoi le fait-on ? » Certainement pas pour la rémunération, qui reste symbolique, 600 euros par mois et par interne, à partager entre les maîtres de stages organisés en binôme ou trinôme. Ceux qui se lancent dans l’aventure s’investissent plutôt pour le plaisir de transmettre leurs connaissances et de partager une relation confraternelle avec un interne. Et ces derniers, de leur côté, semblent également très heureux de l’opportunité de découvrir la pratique libérale de la pédiatrie. « À l’hôpital, on n’étudie pas du tout l’enfant sain, témoigne Marie Thiriot, interne en 5e semestre actuellement en stage de pédiatrie ambulatoire. Je découvre un nouveau monde et c’est vraiment un stage très intéressant ! »

Alors, à tous les pédiatres de la région intéressés pour former des internes : l’URPS Rhône-Alpes attend vos candidatures !

De notre correspondante Anne-Gaëlle Moulun


Source : Le Quotidien du Médecin: 9384