APRES le congrès de la Fédération française des maisons médicales de garde, qui s'est tenu il y a quelques jours à Lyon (« le Quotidien » du 9 novembre), c'était en fin de semaine dernière au tour de l'Union régionale des médecins libéraux (Urml) d'Ile-de-France de se pencher sur le sort des MMG au niveau régional.
Vingt-trois MMG existent aujourd'hui en Ile-de-France, dont neuf pour le seul département du Val-de-Marne. Mais à cette unité géographique répond une grande diversité de destins et de modes de fonctionnement. Certaines disposent d'un financement du Fonds d'aide à la qualité des soins de ville (Faqsv) tandis que d'autres se débrouillent autrement, notamment grâce aux collectivités locales et territoriales. Plusieurs ouvrent le samedi après-midi, ou acceptent des patients en accès direct (en contradiction avec le cahier des charges du Faqsv qui en finance un certain nombre) ; bref, bien malin qui pourrait dessiner le portrait type des MMG franciliennes, tant leurs contours sont malléables.
L'exception du Val-de-Marne.
Un seul département détonne en Ile-de-France, celui du Val-de-Marne, dont toutes les MMG fonctionnent presque intégralement sur le même modèle. Actuellement doté de neuf MMG, ce département en disposera à terme de douze, soit une par secteur.
Selon le Dr Jacques Lange, président du conseil départemental de l'Ordre, toutes les MMG du département sont financées, pour ce qui est des locaux et de la sécurisation, par les communes, qui versent solidairement environ 900 000 euros annuels pour leur fonctionnement. Aucune de ces MMG n'est financée par le Faqsv, mais jusqu'en septembre dernier, la caisse primaire d'assurance-maladie versait aux médecins de garde 165 euros par tranche de quatre heures de garde (20 heures-minuit, par exemple). Depuis septembre, ce financement est suspendu, officiellement pour de complexes raisons de nouvelles affectations budgétaires, mais le Dr Lange a bon espoir que le financement redémarre dès le début 2006. Comme presque tout le monde, le Dr Lange regrette la signature de l'avenant conventionnel sur la PDS qui, en figeant la rémunération des gardes et des astreintes, empêche la prolongation d'expériences antérieures à sa signature, souvent plus avantageuses pour les médecins de garde. D'autant que, grâce à l'implication financière des communes du département du Val-de-Marne, les 12 MMG du département n'attendent annuellement qu'environ 180 000 euros en tout pour fonctionner normalement, soit à peine plus que le budget annuel moyen d'une seule MMG. Pour le Dr Lange, « il serait vraiment dommage de faire capoter tout le système pour si peu. D'autant que cette nouvelle organisation a réussi à faire revenir bon nombre de médecins dans la permanence des soins, mais on ne les fera pas revenir deux fois ». Le message est clair.
Autre cas d'espèce, celui de Paris. Comme le fait remarquer le Dr Dominique Monchicourt, président de la Garde médicale de Paris (GMP), « à Paris, nous pourrions avoir des médecins qui prennent des gardes, mais ça ne marche pas. Car, avec un seul secteur, il est impossible d'avoir des financements ». Le Dr Alain Parent, responsable d'une des deux MMG qui fonctionnent malgré tout à Paris, renchérit : « On demandait dix-huit secteurs pour Paris, on en a un seul, cela frise le ridicule. »
Pour le reste, la majorité des médecins présents a insisté sur la nécessité de disposer en Ile-de-France d'une régulation libérale distincte du Centre 15, et de mettre en place, tant pour les régulateurs que pour les effecteurs (les médecins qui visitent les patients), un statut assurantiel, ainsi qu'un statut de collaborateur occasionnel du service public (Cosp) : une création qui peut être revendiquée par ceux qui estiment en relever.
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