L'UNION NATIONALE des professions de santé (UNPS) vient d'adopter deux motions. Quelques jours seulement avant la réunion conclusive de la première phase des états généraux de l'organisation de la santé (EGOS) ce vendredi, l'UNPS souhaite faire entendre la voix des professionnels de santé libéraux. «On entend certains dire que les grands pôles médicaux sont la panacée, indique le Dr Dinorino Cabrera, président de l'instance. Or cherche-t-on à modifier les conditions d'exercice des médecins ou à régler les problèmes des zones sous-denses en médecins?» Dans la première motion, l'UNPS montre sa méfiance vis-à-vis de la création systématique de maisons de santé. «Si des grands pôles de santé pluridisciplinaires peuvent constituer des modes d'exercice adaptés aux aspirations de certains professionnels, ce mode d'exercice ne saurait constituer un modèle unique.» L'instance se montre plus favorable à des «structures légères» autour «d'un projet de santé», «accompagnées dans leurs structuration administrative et soutenues économiquement». L'UNPS rappelle son attachement au caractère libéral de l'exercice de leur profession et au paiement à l'acte, «base de sa rémunération». «Installer des grands pôles à droite et à gauche risque de fragiliser l'existant, commente le Dr Cabrera. Il faut privilégier des petits cabinets de groupe de deux ou trois médecins selon la taille des communes.»
Statut spécifique.
Pour parvenir à la mise en place de ce nouveau cadre, l'UNPS demande l'élaboration d'un statut spécifique pour les professionnels de santé libéraux dès lors qu'ils sont en capacité de remplacer, la mise en place d'aides favorisant l'exercice libéral pour permettre le maintien des professionnels installés et des modalités d'exercice innovantes pour attirer les jeunes professionnels dans ces zones fragiles. Il souhaite également que les familles qui suivent les professionnels s'installant dans les zones sous-denses soient accompagnés dans leur démarche. Le CNPS prône par ailleurs l'extension du principe des zones franches, le développement de l'exercice multisites, l'exercice mixte, à temps partiel et dans le cadre du cumul emploi-retraite… L'UNPS demande à ses organisations membres de ne pas signer d'accords conventionnels relatifs à la démographie de leur profession avant la conclusion des EGOS. Dans une deuxième motion adoptée à l'unanimité, l'UNPS réaffirme son attachement aux conventions négociées au plan national pour chacune des professions. Elle souhaite pouvoir l'inscrire dans le cadre d'un accord-cadre interprofessionnel qui constituerait le «socle des futures conventions nationales catégorielles». Les conventions pourraient ensuite être modulées selon des thèmes qui seraient fixés par les futures agences régionales de santé (ARS) et des unions régionales des professionnels de santé (URPS) que souhaite créer l'instance nationale. Ces conventions régionales seraient négociées par les délégations locales des syndicats signataires. Au conventionnement individuel voulu par l'assurance-maladie, l'UNPS préfère jouer la carte de conventions nationales déclinées dans les régions.
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