APRES avoir réuni son comité directeur, l'Unof, branche généraliste de la Csmf, affiche sa confiance dans sa stratégie de soutien des réformes en cours. Nous sommes « en phase » avec les médecins généralistes, affirme du moins le Dr Michel Combier, président du syndicat.
Trois mois après l'entrée en application des parcours de soins autour du médecin traitant, il juge que le nouveau dispositif n'a bouleversé ni l'activité ni les habitudes de la plupart des médecins généralistes. « Il n'y a pas eu d'explosion de leur charge de travail ni de révolution dans leurs relations avec les spécialistes correspondants, les choses se passent plutôt bien », estime le Dr Combier. Selon le responsable syndical, l'activité des médecins généralistes reste modérée en raison de l'absence d'épidémies et de l' « effet psychologique de la réforme ».
Alors que les médecins libéraux viennent, à deux reprises, d'être accusés de ne pas respecter leurs engagements dans le domaine de la régulation des dépenses (rapport critique de la Cour des comptes, charge du président de la Mutualité française), l'Unof souligne, au contraire, que la maîtrise médicalisée « porte ses fruits ». Ce qui devrait permettre de dégager des « marges de manœuvre » pour des revalorisations tarifaires dès 2006. Selon quelles modalités ?
Un DMP « nébuleux ».
Depuis la rentrée, et même si ce n'est pas la priorité des caisses, l'Unof défend la seule mesure « visible » qui soit : l'augmentation de l'acte de base du généraliste, l'objectif à atteindre étant le C à 23 euros en 2007 suivant un calendrier progressif . Quant à la majoration ciblée de 3 euros pour les consultations des enfants de 2 à 6 ans, prévue dans la convention au 1er janvier 2006 sous réserve des résultats de la maîtrise, elle serait « quasiment acquise », selon l'Unof.
Une autre « piste » serait l'extension du forfait annuel médecin traitant, actuellement réservé pour les seuls patients en ALD. Mais cette mesure, qui de toute façon serait très coûteuse pour l'assurance-maladie, n'a pas la priorité de l'Unof. « L'extension du forfait médecin traitant prendra son sens le jour où le dossier médical sera opérationnel, avec le volet prévention, analyse le Dr Combier. Il est nécessaire de rattacher ce forfait à quelque chose d'effectif en terme de contenu médical. »
Le dossier médical personnel justement, demeure, selon le président de l'Unof, un « réel » sujet d'inquiétude pour de nombreux médecins généralistes malgré les promesses répétées de Xavier Bertrand sur la « simplicité » de cet outil, son « ergonomie » (pas de double saisie) et sa mise en route progressive (iatrogénie et redondances dans un premier temps). « Tout cela reste très nébuleux, met en garde le Dr Combier. Notre sentiment, c'est qu'il faudra bien financer ce travail de synthèse, le matériel supplémentaire... »
Par ailleurs, le président de l'Unof relativise sans les nier les conflits sur la permanence des soins ( « le système se met en place ») et appelle les médecins à « faire jouer le principe du volontariat » en cas de blocages locaux, notamment sur la question de la rémunération du samedi après-midi. Surtout, il exhorte le gouvernement à publier le décret sur les « zones déficitaires » (régulièrement annoncé par Xavier Bertrand comme étant « imminent ») , indispensable pour attribuer les aides financières aux médecins qui exercent dans les secteurs sous-médicalisés.
Lors de son comité directeur, l'Unof aurait, toujours selon son président, « peu abordé » la question des prochaines élections aux unions. « Ce n'est pas la priorité des médecins. » Cela risque de devenir rapidement celle des syndicats médicaux puisque ce rendez-vous, prévu au printemps prochain, permettra de mesurer précisément leur audience pour la première fois depuis six ans.
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