«La médecine générale a le vent en poupe, mais attention aux vents contraires.» Le Dr Michel Combier, président de l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF-CSMF), se félicite de l'action conventionnelle menée depuis 2005 pour la médecine générale.
Il note que les médecins généralistes ont connu de nombreuses augmentations tarifaires ces dernières années (C, V, forfait ALD, majorations nourrissons et jeunes enfants), ont obtenu la mise en place d'une permanence des soins organisée et rémunérée et surtout la reconnaissance universitaire de leur spécialité. «Il faut continuer d'avancer et faire vivre cette convention les deux ans qui lui restent», affirme le Dr Combier, qui reste optimiste quant au passage de la consultation à 23 euros en 2008. «Si les dépenses de l'assurance-maladie sont bonnes d'ici à la fin juin, ce qui semble être le cas, il n'y aura pas de déclenchement du comité d'alerte et rien ne s'opposera à cette revalorisation», assure-t-il.
Le leader des généralistes de la Confédération veut croire que les stabilisateurs économiques instaurés par la loi de financement de la Sécurité sociale 2008 ne pourront pas rétroactivement frapper l'avenant 23. «La rétroactivité ne s'applique pas aux meurtriers, pourquoi s'appliquerait-elle pour les médecins?», glisse-t-il avec ironie.
« Un bazar ».
Pour autant, Michel Combier a deux grands motifs d'inquiétude : l'inertie de la formation médicale continue (FMC), mais surtout la réorganisation de la permanence des soins. «C'est le bazar», commente-t-il en évoquant la diminution de 2 500 à 2 000 secteurs de garde demandée dans une circulaire par le ministère de la Santé aux préfets de nombreux départements. «La manière dont tout cela est mené entraîne des tensions.» Le généraliste s'offusque que vingt secteurs puissent ainsi être supprimés dans un «très grand département comme l'Aveyron, avec des difficultés de déplacement et une importante population de personnes âgées». Michel Combier craint que cette réorganisation de la permanence des soins n'entraîne une démobilisation des médecins qui s'y impliquent depuis plusieurs années. Il garde l'espoir que la Commission nationale qui se réunira à partir du 15 mars permettra de régler le problème. Composée de représentants du ministère de la Santé, de l'assurance-maladie, de l'Ordre des médecins et des syndicats de médecins libéraux, cette instance permettra de faire le point sur l'organisation de la permanence des soins dans tous les départements avant d'effectuer leur resectorisation.
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