Après avoir commis l'erreur de sous estimer un mouvement particulièrement bien suivi, puis tenté, sans succès, de le discréditer auprès de l'opinion publique, le gouvernement a préféré " botter en touche " en envoyant les Caisses d'Assurances Maladie en première ligne, alors que celles-ci ne disposent pas de véritable pouvoir.
Comme prévu, les propositions, présentées par celles-ci au cours de la réunion de crise du 10 janvier sont totalement insuffisantes.
En effet, les Caisses proposent un " contrat de progrès " pour la médecine générale de 3 ans d'un montant de 600 Millions d'Euros, soit 200 Millions d'Euros par an alors que les exigences budgétaires de l'UNOF pour les seuls honoraires s'élèvent à plus de 2 fois ce montant.
Sur leur contenu, ces propositions sont également inacceptables.
Comment accepter, sans une réflexion en profondeur, que 60 % des consultations puissent être classées a priori " succinctes " tandis que 40 % seraient cataloguées " lourdes " ?
Comment accepter que 90 % des visites à domicile puissent rester bloquées à 20,58 Euros, soit 3 Euros de plus qu'une consultation au cabinet ?
Plutôt que de mesures prises dans l'urgence, le malaise des médecins généralistes est si profond qu'il nécessite un geste d'apaisement immédiat : une hausse généralisée des honoraires de base (C à 20 Euros et V à 30 Euros) afin d'ouvrir ensuite la voie vers une vaste réforme en profondeur du métier de Médecin de Famille par une remise à plat complète du système.
Le gouvernement n'ayant toujours pas jugé utile de montrer le moindre signe d'ouverture et la Caisse (qui ne dispose d'aucune marge réelle de manuvre) n'ayant pas bougé sur ses positions initiales, l'UNOF, syndicat majoritaire chez les Généralistes, a décidé de ne pas participer à la réunion du Mardi 15 Janvier à la CNAMTS et d'inviter tous les médecins de famille à durcir le mouvement de grève des gardes et de participer massivement à la journée " 24 Heures sans toubib " du Mercredi 23 Janvier 2002.
Par ailleurs, l'UNOF exhorte une nouvelle fois le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités afin d'éviter l'enlisement d'un conflit grave qui perturbe fortement le système de Santé français.
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