NOUVELLE ÉQUIPE, nouvelle ambition : demain, le comité directeur de l’Union nationale des omnipraticiens français (Unof), qui réunit les généralistes de la Csmf, devrait aboutir à quelques changements importants de têtes et de messages. Un nouveau bureau sera installé sous l’autorité du Dr Michel Combier qui, après avoir hésité à rempiler, a décidé de briguer un dernier mandat de quatre ans en tant que président.
Sauf surprise, le généraliste toulousain ne devrait pas rencontrer d’opposition majeure. L’équipe dirigeante, en revanche, devrait être partiellement remaniée avec notamment les départs des Drs Bernard Rougier (un des vice-présidents et figure historique) et Alain Probst (trésorier). Selon nos informations, le Dr Luc Duquesnel, médecin généraliste en Mayenne, ancienne figure emblématique des coordinations et jusque-là vice-président, accéderait au poste stratégique de secrétaire général du syndicat. Le poste de secrétaire général adjoint serait confié à une femme qui a également fait ses armes dans le mouvement des coordinations.
« Dinosaure ».
Au-delà des retouches de son organigramme, l’Unof – qui a recueilli 26 % des voix généralistes aux dernières élections aux Urml, derrière MG-France, 31 % – veut adapter son discours et sa stratégie aux grandes évolutions qui vont structurer la médecine générale dans les dix ou quinze prochaines années. Par exemple, l’Unof engagera sans tabou une vaste réflexion sur la diversification des modes de rémunération (part respective des forfaits et du paiement à l’acte) et même sur le salariat, une aspiration croissante chez les jeunes médecins. Autre défi : un exercice libéral plus souple (prise en compte du temps partiel, développement de pôles santé avec plusieurs cabinets partageant les dossiers patients, regroupements, réorganisation du travail) afin de favoriser l’intégration progressive des jeunes dans la profession, toujours éprouvante dans un contexte de démographie médicale en berne. «L’environnement change, l’Unof ne sera pas le dinosaure de la profession, annonce Michel Combier, à l’aube de ce nouveau mandat . Le syndicat accompagnera toutes les évolutions même si on ne le fera pas à coups de hache.» Et d’ajouter que «face aux menaces de culpabilisation et de contournement du médecin» (essor de l’automédication, intervention directe des assureurs privés auprès des patients dans le suivi de certains traitements, développement de plate-formes de conseil), l’Unof sera «non seulement un syndicat de défense mais aussi de construction». Dans l’immédiat, la priorité pour restaurer la confiance reste l’accès à l’égalité tarifaire (C = CS), socle de la future Ccam clinique. Quant à la convention actuelle, précise le Dr Combier, elle ne sera pas remise en cause mais l’Unof entend l’« améliorer» brique par brique. «Nous en sommes déjà à 17avenants. Chaque texte apporte quelque chose; on travaille pour les médecins pendant que le “club” des opposants se contente d’attendre les élections», accuse-t-il . Le Dr Combier a-t-il songé sérieusement à lâcher la barre ?
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