LA CAMPAGNE DES ELECTIONS professionnelles aux unions régionales des médecins libéraux (Urml) est lancée. A l'occasion de leurs interventions de rentrée, les deux principaux syndicats représentatifs des généralistes, l'Union nationale des omnipraticiens français (Unof, branche généraliste de la Csmf), et MG-France, ont demandé une augmentation du tarif de la consultation des médecins généralistes. Leur demande intervient alors que les résultats des revenus des généralistes enregistrent une baisse de plus 5 % en 2004 après deux hausses de 15 % en 2002 et de 8 % en 2003.
L'Unof veut « continuer à motiver les troupes ».
Dans la lettre électronique hebdomadaire adressée à ses adhérents, l'Unof plaide pour une augmentation du tarif de la consultation en 2006. Le syndicat reconnaît que le forfait ALD (1) mis en place avec la convention médicale est « loin d'être négligeable mais ce type de forfait ne fait pas partie de la tradition des médecins généralistes français, avance son président, le Dr Michel Combier. Son paiement manque à l'évidence de visibilité. Nous devons l'améliorer pour le médecin de famille qui reçoit cette somme pour des tâches qu'il effectue depuis des années et qui jusqu'alors n'étaient pas rémunérées. Le forfait ALD est un début de diversification du mode de paiement, dont l'aspect pédagogique ne doit pas être négligé ».
Pourtant, c'est pour la valeur de la consultation que l'Unof souhaite l'augmentation l'an prochain. « La rémunération de base du médecin généraliste reste la consultation. Aussi, il ne pourra y avoir, en 2006, de poursuite de l'investissement des médecins libéraux dans la réforme et dans la convention sans une augmentation de la consultation », prévient le président de l'Unof. A quelle hauteur le syndicat souhaite-t-il que le C grimpe ? Trop tôt pour le dire. « Cela va dépendre des résultats de la maîtrise médicalisée et du dispositif du médecin traitant, de l'évolution du nombre de consultations, du déroulement de la permanence des soins », estime le Dr Combier. Une chose est sûre néanmoins : la perspective d'une augmentation en 2006 serait « le meilleur moyen de continuer à motiver les troupes ».
MG-France pour le C à 25 euros.
MG-France souhaite depuis plusieurs mois que le montant du C atteigne 25 euros. « La médecine générale est désormais une spécialité à part entière, explique le président de MG-France . Il ne peut plus y avoir deux tarifs pour deux actes de base, il ne doit plus y avoir d'acte à moins de 25 euros en médecine générale. » Alors que les médecins spécialistes ont bénéficié de revalorisations et de dépassements autorisés en accès direct avec la nouvelle convention, le Dr Pierre Costes s'insurge contre « le discours tenu aux généralistes : maîtrisez d'abord, on revalorisera ensuite ! » Il demande par ailleurs « que le forfait annuel de 40 euros ne soit pas limité aux patients en ALD ». Selon le président de MG-France, ces forfaits sont l'objet d' « un tour de passe-passe » puisque l'enveloppe qui leur est destinée s'est substituée aux 50 millions d'euros versés auparavant pour le protocole d'entrée dans le dispositif ALD (Pires). Le Dr Costes juge indispensable une revalorisation de la discipline alors que les conditions de rémunérations et les contraintes du métier (gardes, responsabilités) font de la médecine générale un « repoussoir » pour les jeunes en formation. « En médecine générale, le travail ne paie pas. Ne vous étonnez pas de ne plus avoir de candidats pour ce métier », lâche le Dr Costes, désabusé.
(1) La convention prévoit que le médecin traitant perçoive un forfait annuel de 40 euros par patient souffrant d'une affection de longue durée (ALD). Le second volet de ce forfait a été versé pour la deuxième fois aux médecins traitants en août (environ 1 500 euros).
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