Le blog, mode d'emploi
Un blog, kesako ?
De l'occitan « qu'es aquo » à l'anglicisme « blog », il y a autant d'écart qu'entre l'origine de ce mot – lorsque les premiers marins jetaient une pièce de bois à la mer (« log » en anglais) pour estimer la vitesse de leur navire – et son utilisation planétaire actuelle ! Ces données étaient consignées dans un journal de logs ; le terme « log » a dès lors désigné ce carnet de bord ; un mot qui a pris de l'altitude au début du XXe siècle pour devenir le journal de bord des pilotes de l'aviation ; et plus tard, les logs d'erreurs des opérateurs d'immenses salles de machines réfrigérées ; et enfin, au milieu des années 1990, lorsque les pionniers de la conquête du Web y ont publié des journaux personnels, ils les ont appelé « web-logs », d'où est issu le mot-valise « blog ». CQFD.
A quoi sert un blog ?
D'abord à se faire plaisir, partager ses passions, exprimer ses envies et ses sentiments, raconter ses expériences, commenter l'actualité, etc. Le « blogueur » (celui qui tient le blog) y publie des billets dont le contenu textuel peut être enrichi d'éléments multimédias (son, photos, vidéos…) et d'hyperliens. Chaque lecteur peut répondre et apporter des commentaires et des opinions personnelles, mais attention, chaque blogueur est responsable de ce qui est affiché sur son site !
L'importance de la blogosphère
Cocorico ! S'il n'existe aucune mesure officielle pour compter les blogs, la France, avec quelque 10 millions de ces sites, se place dans le peloton de tête des pays en nombre de blogs (derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon). Avec le bémol – mais qui vaut pour tous les pays – qu'un blog sur trois seulement serait « actif », c'est-à-dire mis à jour au moins une fois au cours des trois derniers mois.
Le blog à vitesse grand V
Il y a deux manières principales de créer son blog. Si l'on veut être totalement maître de la gestion du blog – et si l'on possède de bonnes connaissances en informatique et Internet –, on peut installer soi-même un système de gestion de contenu. On doit posséder pour cela un serveur ou au moins un espace mutualisé, choisir un nom de domaine et y installer un logiciel ad hoc (Dotclear, Wordpress…). Si l'on est nul en informatique, c'est encore plus simple : on s'inscrit auprès d'un fournisseur en ligne de blogs (plate-forme ou communauté de blogs) – il en existe des dizaines – et le tour est joué ! En quelques clics, le temps de choisir le nom, la mise en pages, la couleur du cadre et du fond, le type de police, l'ordre de présentation des notes, si l'on autorise un accès public ou privé, les commentaires, et le blog est fonctionnel.
La guerre des plates-formes
La concurrence est rude sur le marché des plates-formes de blogs. La plus complète reste www.blogger.com, avec son large choix de langues. La doyenne, www.skyblog.com, émanation de la radio Skyrock, qui a lancé la mode des blogs en France auprès des adolescents, résiste vaillamment, mais elle est talonnée par des fournisseurs comme www.over-blog.com, www.blog4ever.com, www.blog.fr, www.canalblog.com, www.creerunblog.fr, www.zeblog.fr, MSN Spaces, etc. Difficile d'établir un hit-parade, d'autant que, pour séduire de nouveaux adeptes, chacun ajoute de nouvelles fonctionnalités (graphismes variés, plus d'espace, du podcasting, adaptation au mobile ou gestion via son téléphone, outils vidéo, moteur de recherche dans le blog, etc.), des services, qui, en se « professionnalisant », deviennent payants. Même si la tendance est plutôt au blog rémunéré (les plates-formes vous versent des droits d'auteur selon l'intérêt du blog et de sa notoriété).
Le cimetière des blogs
S'il se crée des milliers et des milliers de blogs chaque jour, des milliers d'autres sont aussi abandonnés. Créer son blog est un jeu d'enfant, le faire vivre demande de l'assiduité et de la passion. Le but est de le rendre le plus interactif et donc le plus vivant possible ; pour cela, il faut intervenir régulièrement, être clair et avoir le sens de la formule pour inciter à lire, y insérer photos, dessins et/ou vidéos, créer des liens hypertextes vers d'autres sites ou articles. Et si malgré tous ces efforts votre site se meurt, ne l'abandonnez pas à son triste sort. Conduisez-le en grandes pompes à sa dernière demeure (http://lecimetieredesblogs.blogspot.com) en envoyant une capture d'écran de la page d'accueil avec les dates d'ouverture et de fermeture et quelques mots d'adieu – ou d'au revoir !
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