C'EST un artiste. Un esprit original qui n'a jamais dévié. On aime Jean Bois et ses inventions de personnages et d'atmosphères qui disent la solitude des êtres, l'amour, la mort et s'appuient souvent sur une fascination pour le travestissement.
On retrouve aujourd'hui Jean Bois dans une comédie amère qui parle d'un fils solitaire, d'un « vieux garçon » comme le dit de lui-même le personnage. Un homme étrange qui s'est enfermé chez lui depuis quelques jours sans expliquer son absence. Sa « patronne », que joue avec sa naturelle autorité Dominique Constantin, s'inquiète et pénètre chez lui guidée par la gardienne de l'immeuble qu'interprète l'épatante Elisabeth Maby.
Ces deux femmes vont découvrir le désarroi profond du personnage que joue, avec une intensité, une vérité bouleversantes, Jean Bois. Il donne à cet homme, cet « analphabète du cœur » pourrait-on dire, ce pauvre petit garçon, une profondeur désespérée qui n'interdit pas l'ambivalence. Pas de « bons » sentiments, ici. Mais la complexité de l'âme et la difficulté qu'il y a à devenir adulte, à ne pas demeurer prisonnier d'une névrose familiale. C'est très bien dit en quelques scènes, quelques répliques, en une comédie très drôle, soulignons-le.
Pas de leçon. Pas de lourd discours. Du vrai théâtre émouvant et trois interprètes qui méritent nos applaudissements chaleureux.
Théâtre du Renard, à 21 h du mardi au samedi. Durée : 1 h 30 sans entracte (01.42.71.46.50).
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