PRESQUE UN AN après les élections professionnelles de 2006, qui s'étaient traduites par le repli des syndicats signataires de la convention (Csmf, SML et Alliance) et la poussée des opposants (FMF, MG-France, Espace Généraliste, Union collégiale), deux structures nationales concurrentes (quoi qu'en disent leurs responsables) sont en ordre de marche pour coordonner les travaux des Urml et servir d'interface entre les pouvoirs publics et les médecins : d'un côté, la conférence nationale des présidents (CNP) d'Urml, pilotée par la Csmf et le SML et présidée par le Dr Philippe Boutin (Poitou-Charentes) ; de l'autre, la nouvelle Union nationale des médecins libéraux (Unml) créée au début décembre 2006 par les opposants à la convention, et qui vient de tenir, à Orly, sa première assemblée générale constitutive.
Chiens de faïence.
Au cours de cette réunion, l'Unml (1) a compté ses troupes et programmé ses ressources : ses responsables tablent sur une «bonne douzaine» d'unions adhérentes (dont les plus importantes : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur) et sur un budget prévisionnel de «180000euros». Les Urml qui ont choisi d'adhérer à l'Unml contribueront de façon proportionnelle en fonction de leur importance (20 000 euros par an pour l'Urml francilienne, 5 000 euros pour une petite union). Le Dr Alain Liwerant (MG-France), trésorier de l'Unml, précise qu'il adressera des appels de cotisations à «tout le monde», l'Unml ayant affiché sa volonté d' «un rassemblement le plus large possible» de régions . «Notre porte est ouverte à tous», confirme le Dr Jean-Claude Régi, président de l'Unml et de la FMF. A noter que le même message oecuménique avait été envoyé par la CNP dont l'équipe se dit «ouverte au dialogue sans exclusive» et qui a invité les présidents d'Urml FMF à la rejoindre.
Mais, malgré ces appels à l'unité, les deux structures, miroir des clivages syndicaux et du positionnement pour ou contre la convention, se regardent en chiens de faïence. Le 15 décembre, la CNP avait rejeté le principe de la nouvelle Unml, une structure «politisée et dont le fonctionnement paraît aussi complexe que le défunt projet de Constitution européenne». L'Unml revendique au contraire un fonctionnement «extrêmement léger» et «démocratique». Elle est constituée, d'une part, d'un conseil national (CN) où peuvent siéger de droit trois membres de chaque syndicat ayant atteint au moins 5 % des suffrages exprimés aux élections et, d'autre part, d'une commission nationale de coordination interunions (CCI, ouverte à toutes les unions en proportion de la démographie, avec un total de 60 mandats).
L'EPP au programme.
En attendant d'éventuels rapprochements entre les deux instances, l'Unml a dressé la liste des dossiers prioritaires… qui sont souvent les mêmes que ceux auxquels s'attelle la CNP.
Le premier porte sur l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Alors que la CNP travaille à la mise en place de «conventions cadres» (avec les organismes agréés, l'Ordre, la Haute Autorité, les CME) destinées à rendre l'EPP «plus lisible», l'Unml prône des «chartes» de bonnes pratiques entre les unions et les organismes agréés d'une part, et entre les Urml et les commissions médicales d'établissement (CME) d'autre part.
L'Unml affiche également sa volonté de travailler sur la retraite des médecins (notamment le sort de l'ASV). Un groupe de travail a par ailleurs été instauré sur la RCP des spécialités à risque (sur la base du projet « réconcilier droit et soins ») et un autre sur la « charge médicale » , un dispositif qui a été imaginé par l'Union collégiale pour réguler les installations libérales (« le Quotidien » du 31 janvier).
Enfin, comme la CNP, l'Unml a mis à son programme le dossier sensible de la transmission des données (TDU) à la profession.
L'Unml est constituée en association « loi de 1901 ». Son siège social est le même que celui de la FMF, à Paris.
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