Elections législatives
Après avoir définitivement enterré le plan Juppé, l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), qui conduira la campagne des élections législatives pour assurer une majorité parlementaire à Jacques Chirac et éviter ainsi une nouvelle cohabitation, affiche de nouvelles ambitions dans le domaine de la santé et de la protection sociale pour les cinq prochaines années.
L'objectif le plus audacieux consiste à vouloir diviser par deux en vingt ans le nombre de décès par cancer. Cet objectif mis en avant à Toulouse, en février, lors du forum de l'Union en mouvement (qui deviendra plus tard l'Union pour la majorité présidentielle), est l'illustration d'une politique de prévention qui concernera tous les fléaux actuels, qu'il s'agisse du cancer, du SIDA ou de la maladie d'Alzheimer.
Dans la même optique, l'UMP entend multiplier les bilans de santé gratuits et organiser des campagnes de prévention à l'intention des jeunes.
Mais les médecins et les professionnels de santé, aussi intéressés soient-ils par ces projets en matière de santé publique, attendent aussi que l'UMP se prononce sur leurs revendications en cours. A cet égard, ils pourraient être rassurés par les intentions affichées par le parti du président : suppression des sanctions collectives, remise à niveau des rémunérations, mise en place de conditions d'exercice « dignes de leurs missions », mise en place des instruments d'une bonne pratique médicale.
Plan quinquennal pour l'hôpital
Autre promesse emblématique : le lancement d'un plan quinquennal d'investissements d'un montant de 6 milliards d'euros, afin de permettre « au système (de santé) français de demeurer l'un des plus performants d'Europe ». Des crédits qui seront d'abord destinés à l'hôpital pour des investissements en matériels et la rénovation des bâtiments, mais aussi à la revalorisation des rémunérations des personnels.
L'UMP préconise de renforcer l'autonomie des équipes soignantes à l'hôpital par la généralisation de centres de responsabilités qui disposeront d'un budget propre et bénéficieront d'une délégation de gestion. L'égalité de traitement entre hôpitaux et cliniques également devrait se concrétiser avec la mise en place d'une tarification à la pathologie.
En matière de démographie médicale, le projet adopté à Toulouse envisage de mettre en place un observatoire national des professions de santé, en fait déjà installé par le précédent gouvernement, de desserrer le numerus clausus et de réformer les études médicales. Ces deux derniers points ayant également été traités par l'équipe Jospin, s'agit-il de réformer la réforme Kouchner-Lang et d'être plus généreux en matière de sélection ?
La création d'agences régionales de santé où siégeraient des professionnels de santé, des usagers et des élus locaux, le lancement d'un dossier de santé numérisé sécurisé pour chaque Français et, enfin, une déduction fiscale ou un crédit d'impôt pour les Français qui souscriraient une couverture complémentaire santé, complètent ce plan santé de l'UMP.
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