L’UNION DES MÉDECINS spécialistes (Umespe-Csmf) redoute que le récent mot d’ordre de dépassements d’honoraires lancé par trois syndicats de chirurgiens, gynécologues et anesthésistes ait un effet désastreux sur l’image du corps médical dans l’opinion. «Autant certains mouvements de syndicats sont légitimes, autant il faut savoir arrêter une grève et ne pas aller trop loin dans les revendications, affirme le président de l’Umespe, le Dr Jean-François Rey. La classe syndicale pourrait subir l’effet boomerang de ce mouvement. Ceux qui ont lancé le mot d’ordre de dépassements d’honoraires doivent savoir qu’un certain nombre de leurs confrères vont être déconventionnés!»
Plutôt que d’adopter un comportement «poujadiste et irresponsable», le Dr Rey rappelle que l’Umespe a préféré renouer le dialogue avec l’assurance-maladie et le gouvernement. Certes, l’application de la convention est toujours soumise à quelques lenteurs, concède le Dr Rey, mais la réforme est en marche et «la convention médicale est le seul cadre de négociation possible pour l’ensemble des médecins libéraux».
Secteur optionnel pour tous.
L’ouverture du secteur optionnel apparaît à l’Umespe comme une solution à la crise actuelle des chirurgiens.
Le syndicat pose néanmoins une condition : que ce nouveau cadre d’exercice s’applique à l’ensemble des spécialités médicales, dans le strict respect de l’accord du 24 août 2004. «On peut imaginer qu’avec un secteur optionnel attractif, les médecins puissent réaliser 50% de leurs actes en tarifs opposables et 50% avec des compléments d’honoraires encadrés et pris en charge par les complémentaires», envisage le Dr Rey.
L’Umespe entend également négocier la classification commune des actes médicaux (Ccam) cliniques avec l’assurance-maladie d’ici à la fin du mois de janvier 2007, élargir le C2 à toutes les spécialités et obtenir l’indemnisation de tous les médecins spécialistes impliqués dans la permanence des soins. «Il faut accélérer toutes ces réformes pour redonner confiance à nos confrères qui sont partis vers une minorité et leur montrer que la seule voie possible est la contractualisation et l’amélioration, étape par étape, de leurs conditions d’exercice», explique le Dr Rey.
Face aux dépassements exorbitants de certains médecins spécialistes de secteur II, le syndicat appelle le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) à jouer son rôle de gardien de l’éthique. «Le Cnom doit empêcher ces dépassements sans tact ni mesure ou il y aura inéluctablement une attaque pour encadrer ou fermer le secteurII», prédit le Dr Rey.
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