LA RECETTE A DEJA été expérimentée pendant l'automne 2002. Elle consiste à organiser une série de grèves selon un calendrier précis, spécialité par spécialité. Par exemple, les gastro-entérologues font entendre leur voix<\!p>; quelques jours plus tard, c'est au tour des psychiatres, puis suivent les ORL, les échographistes... Libre à chacun d'organiser comme il l'entend sa journée d'action.
L'Umespe (branche spécialiste de la Csmf), qui avait été à l'origine, avec le SML (Syndicat des médecins libéraux), du mouvement d'octobre 2002, ressort aujourd'hui l'idée de son chapeau - ce projet pourrait être adopté dimanche prochain, alors que l'organisation réunit son comité directeur, et l'Umespe espère que d'autres syndicats s'y rallieront. « Dans la mesure où on ne nous entend pas, pourquoi ne pas reprendre un mouvement qui avait très bien marché il y a un an et demi ? » indique le Dr Jean-François Rey, président de l'Umespe.
Les Français visés.
L'opération, lancée avant tout en direction de l'opinion publique, aurait un bénéfice double. Elle permettrait d'abord, explique l'Umespe, d'alerter les Français d'un point de vue général « sur la disparition programmée de la médecine libérale spécialisée - il s'agit de dire au grand public que le gouvernement veut transformer le système de soins français en système à l'anglaise », insiste le Dr Rey. Second avantage : donner une tribune médiatique aux difficultés de chacun. « Toutes les spécialités pourront à leur tour porter des revendications spécifiques, se félicite Jean-François Rey. Les ophtalmos pourraient, par exemple, axer leur journée d'action sur le problème de la cataracte qui ne sera plus traitée comme aujourd'hui si on applique la Ccam [Classification commune des actes médicaux] telle qu'' elle est actuellement prévue. »
L'enchaînement spectaculaire de grèves que prépare l'Umespe est la réponse des spécialistes confédérés à une situation jugée de plus en plus « désespérée ». L'Umespe, qui annonce qu'il soutiendra « tous les confrères » concernés, s'indigne en particulier « des attaques répétées des caisses d'assurance-maladie contre les médecins libéraux du secteur I (déconventionnement, pénalités financières, poursuites judiciaires...), alors que leurs honoraires sont bloqués depuis plus de dix ans ». Le syndicat met aussi en avant « la passivité » dont fait preuve, sur ce dossier, le « gouvernement ».
Quant aux solutions à mettre en œuvre pour sortir les spécialistes de l'ornière, elles ne varient pas d'un iota pour l'Umespe : « La restructuration de la médecine spécialisée passe par la refonte des nomenclatures des actes techniques et des consultations, ainsi que par la mise en place de rémunérations, seule possibilité pour les médecins spécialistes du secteur I de pouvoir continuer à prendre en charge les patients qui leur font confiance », martèle l'organisation.
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