LE Dr JEAN-FRANÇOIS REY, président de l'Union nationale des médecins spécialistes (Umespe), posera la question à l'occasion du comité directeur du syndicat le week-end prochain : «Retournons-nous dans l'opposition ou essayons-nous de rebondir?»
Deux semaines avant l'université d'été de la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), le leader du syndicat de spécialistes a dressé la liste des nuages qui s'amoncellent dans le ciel conventionnel : retard dans l'application des mesures d'accompagnement des spécialités cliniques, absence de revalorisation du rôle de consultant dans le parcours de soins, retard du secteur optionnel, le problème toujours latent de la responsabilité civile professionnelle (RCP), l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) au point mort...
Le président de l'Umespe dit surtout ne toujours pas avoir digéré la «méthode inacceptable du gouvernement» qui a entériné en plein coeur de l'été la baisse de revenus des radiologues et des biologistes dans son plan de redressement. «Le Plfss2007 était irréaliste avec une enveloppe intenable pour l'industrie pharmaceutique et ce sont ces spécialités qui ont payé la note, estime le Dr Rey. On parle beaucoup de l'état de grâce du gouvernement mais pour nous l'état de grâce n'a pas commencé.» Le Dr Rey se dit inquiet de la tournure des événements et du «désintérêt pour la santé du gouvernement Fillon». «On ne parle que de financement de l'assurance-maladie, de franchises et de TVA sociale, mais pas des patients ni des médecins, ajoute le gastro-entérologue. Nous avons peu de contacts avec le nouveau ministère de la Santé. Roselyne Bachelot s'occupe essentiellement de sport. Peut-être les choses vont-elles changer une fois la Coupe du monde de rugby gagnée?»
Quelle revalorisation ?
Le président de l'Umespe a réagi à la publication du bilan fiscal des associations de gestion agréées (AGA) selon lequel plusieurs spécialités cliniques ont enregistré en 2006 une perte de revenus – psychiatres, dermatologues et endocrinologues (« le Quotidien » du 4 septembre). A l'instar de la Csmf qui en a fait sa priorité n° 1, le Dr Rey estime qu'il est urgent que l'Uncam engage un programme de revalorisation des spécialités cliniques à travers un ensemble de mesures tarifaires. Tel est le message que devrait porter la Csmf auprès de la ministre de la Santé de sa prochaine université d'été du 21 au 23 septembre à Cannes. «Une de nos erreurs est de ne pas nous être mobilisés sur le rôle du médecin consultant, confesse le Dr Rey. Nous devons maintenant le définir.» Cela devra passer par la mise en place de la classification commune des actes médicaux (Ccam) cliniques. L'Umespe demande que «la méthodologie soit arbitrée d'ici à la fin de l'année». Le syndicat souhaite que certains actes bénéficient d'une «majoration pour circonstances cliniques», à définir. «Nous allons demander à chaque spécialité clinique, avec sa société savante, de faire des propositions, poursuit le Dr Rey . Les spécialistes sont d'accord, en contrepartie, pour s'impliquer à fond dans la maîtrise médicalisée des dépenses de santé.»«Je vais demander à mon comité directeur de proposer et non de s'opposer, conclut le chef de file de l'Umespe. Nous espérons que le président de la République s'intéressera à la médecine spécialisée et lui redonnera confiance rapidement. Nous attendons un signe dans les trois mois.»
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