LA BRANCHE spécialiste de la Confédération des syndicats médicaux français (UMESPE-CSMF) se dit «prête à apporter sa contribution» aux états généraux de l'organisation de la santé (EGOS), même s'ils doivent déboucher sur une recomposition du paysage conventionnel.
Jusqu'au 4 février (date de la conclusion des travaux en séance plénière), les EGOS réuniront en effet autour d'une même table l'ensemble des syndicats de médecins libéraux, qu'ils soient représentatifs ou non (comme Espace Généraliste), signataires de la convention (CSMF, SML, Alliance) ou opposants (MG-France, FMF). Le Dr Jean-François Rey, président de l'UMESPE-CSMF, n'exclut pas que ces EGOS oecuméniques favorisent ensuite «soit l'arrivée de nouveaux partenaires dans la convention, soit l'ouverture d'une enquête de représentativité syndicale suivie d'une négociation pendant six mois pour une nouvelle convention». «Cela ne me gêne pas», soutient le Dr Rey, puisque sa confédération restera de toute façon incontournable, selon lui, en tant que «première centrale syndicale polycatégorielle».
L'opinion à témoin.
Ce qui «préoccupe» le chef de file des médecins spécialistes de l'UMESPE est ailleurs. La ministre de la Santé attend des nombreux participants aux EGOS qu'ils formulent des «propositions concrètes pour structurer l'offre de soins de premier recours», sachant que le Premier ministre a annoncé un projet de loi sur l'accès aux soins pour l'été 2008. A cet égard, l'UMESPE estime que la position de MG-France en faveur du généraliste «gate-keeper» consiste à «restreindre l'accès aux spécialistes» et tend vers «une médecine à l'anglaise». C'est pourquoi l'UMESPE réaffirme (dans une motion adoptée à l'unanimité de son comité directeur) «toute l'importance de la place des spécialités cliniques, notamment exerçant en cabinet de ville, dans l'offre de soins de premier recours, au-delà des accès spécifiques» (gynécologie, ophtalmologie…). Bien que la convention de 2005 ait conforté les spécialistes dans un rôle de consultants, l'UMESPE considère qu'ils ont quand même un rôle à jouer dans l'offre de soins de premier recours. Le syndicat argue que l'intervention des spécialités cliniques permet de «rendre la prise en charge la plus efficiente et la plus pertinente possible», d'éviter les hospitalisations inutiles, et de «favoriser, en coordination avec la fonction d'orientation du médecin traitant (…) , l'accès aux stratégies thérapeutiques innovantes, aux examens complémentaires les plus récents», en vue d'un parcours de soins «plus cohérent».
«Si on croit que, à travers les EGOS, on va marginaliser les spécialités cliniques de proximité, on tirera la sonnette d'alarme!», avertit d'emblée le Dr Rey. L'UMESPE envisage d'alerter l'opinion publique contre les menaces de disparition des pédiatres, des gynécologues, des psychiatres, et contre «l'accentuation de l'hospitalo-centrisme».
Pour l'UMESPE, les EGOS doivent distribuer les rôles dans l'offre de soins primaires, mais aussi «dire où s'arrête la compétence du médecin de premier recours».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature