Le secteur optionnel pourrait bientôt être imposé unilatéralement et la tension monte côté syndicats. La CSMF et sa «branche spécialistes» en particulier, n’apprécient guère l’éventualité de plus en plus réaliste de son passage en force dans le cadre du PLFSS. Le gouvernement a en effet lancé un ultimatum pour fin janvier.Et, selon le projet de Xavier Bertrand, en effet, à défaut d’accord entre syndicats, caisses et complémentaires, dans ce nouveau secteur, les dépassements d’honoraires seraient limités à 50% du tarif opposable et plafonnés à 70% de l’activité, mais réservés aux seuls spécialistes de plateaux techniques de secteur 2.
Les conditions du ministre n’ont pas été acceptées par la CSMF, pourtant signataire d’un accord le mois dernier. Le syndicat de Michel Chassang a exprimé son mécontentement ces derniers jours: «dévoyant le secteur optionnel, le chef de l’Etat et le gouvernement renient leurs engagements». C’est maintenant l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE/CSMF) qui monte au créneau à son tour. Dénonçant le projet du gouvernement, la branche spécialiste du Dr Rey explique qu’elle «n’acceptera pas que les modalités de l’avenant sur le secteur optionnel, déposé par le gouvernement ne correspondent pas aux engagements négociés, signés et approuvés, dans le cadre de la convention.» L’Umespe répond à l’ultimatum du gouvernement par un autre ultimatum, un mois plus court, sommant gouvernement et mutuelles d’arriver à s’entendre pour le 1er janvier 2012.
Dans le cas contraire, l’Umespe brandit la menace du déconventionnement. «Constatant le désarroi des médecins spécialistes libéraux, en particulier ceux de plus de 55 ans ayant des listes d’attente importantes et qui envisagent de se désengager du système conventionnel», l’Umespe estime que «le Gouvernement doit prendre en compte leur mécontentement pour éviter une anarchie tarifaire, dommageable à l’accès aux soins…» Les spécialistes CSMF se montrent même prêts à accompagner si nécessaire le mouvement. Appelant même certains confrères à se déconventionner: à commencer par les secteurs 1 de plus de 60 ans, ayant de longues listes d’attente de rendez-vous, tels que ophtalmos, gynécos ou dermatos... Le syndicat menace en effet de mettre en place cette «déregulation tarifaire» à partir du 1er janvier 2012 si le gouvernement et la Mutualité française ne reviennent pas sur leurs pas.
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