PRÉSENTÉ à Strasbourg par la commissaire européenne à la Santé, Androulla Vassiliou, et son homologue aux Affaires sociales, Vladimir Spidla, ce programme veut promouvoir « un accès plus équitable des Européens aux soins », même si les politiques de santé et de soins restent spécifiquement nationales. « Nous disposons tout de même de moyens indirects pour réduire les inégalités sanitaires, que ce soit au niveau des fonds sociaux ou dans certains domaines spécifiques, comme la santé sur le lieu de travail », déjà gérée en grande partie au niveau européen, a précisé M. Spidla.
Concrètement, les grandes inégalités de santé en Europe s’observent avant tout de part et d’autre de l’ancien rideau de fer, qui divisa le continent pendant près d’un demi-siècle. Si les femmes espagnoles, françaises et italiennes ont une espérance de vie supérieure de deux ans à la moyenne européenne, les femmes bulgares, roumaines, lettonnes et lituaniennes vivent 5 à 6 ans de moins que les autres Européennes. Les hommes de ces pays meurent, en moyenne, 6 à 10 ans plus tôt que les autres Européens, alors que les Chypriotes et les Suédois vivent trois ans de plus que la moyenne des hommes dans l’UE, et les Français un an et demi de plus. Des différences comparables s’observent en matière de mortalité infantile.
Le « fossé de la santé » s’observe aussi en matière de morbidité pour la plupart des grandes maladies, et les courbes sanitaires sont parallèles à celle de la richesse des pays, avec des résultats d’autant meilleurs que les pays sont riches. Il en est de même pour la part des dépenses de santé dans le Produit intérieur brut : en 2006, c’était la France, l’Allemagne et la Belgique qui consacraient la part la plus importante de leur PIB à la santé, avec plus de 10 % de celui-ci, alors que la Lettonie, la Roumanie et l’Estonie fermaient la marche avec la moitié de ce pourcentage. C’est aussi dans les anciens pays de l’Est que l’accès aux soins est le plus difficile, que ce soit pour des raisons économiques ou même géographiques.
Optimiser les aides.
Le programme européen de « solidarité en matière de santé » se propose de mieux étudier ces différences pour y remédier et de proposer à la fois des mesures de coopération entre les pays et des échanges d’expertises, y compris sur l’organisation des politiques de santé. Il entend aussi promouvoir un meilleur usage des aides européennes disponibles, souvent mal employées. Au-delà des États eux-mêmes, il invite les régions européennes à mieux collaborer entre elles en matière de santé, une politique qui pourra prendre une nouvelle dimension lorsque la future directive sur les soins de santé transfrontaliers aura été transcrite dans les faits par tous les États membres.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature