L’UDF DROITE DANS SES BOTTES d’opposant au gouvernement. Lors de la discussion générale sur le budget de la Sécurité sociale, le parti centriste a longuement fustigé le Plfss 2007 et – au-delà – la réforme Douste-Blazy «qui n’a pas mis d’aplomb notre système de santé».
Pour Jean-Luc Préel, député UDF de Vendée, secrétaire national chargé de la Santé, «la crise reste profonde, à la fois organisationnelle, morale et financière», même si, ironise-t-il, «Xavier Bertrand, en bon assureur, sait bien vendre sa réforme».
L’UDF, qui n’a pu faire adopter aucun amendement majeur au Plfss 2007, «ne pourra voter» ce budget de la Sécurité sociale «sauf modification profonde et improbable», annonce déjà le porte-parole de l’UDF.
Alors que les transferts de dettes à la Cades (caisse d’amortissement de la dette sociale) sont désormais interdits, l’UDF s’interroge sur le financement du nouveau déficit du régime général (8 milliards d’euros attendus l’an prochain). «Je n’ai aucune réponse du ministre, sinon la mise en place d’une autorisation d’emprunt de 28milliards (pour couvrir les besoins de trésorerie, article 31 du Plfss), déplore Jean-Luc Préel. Si c’est comme ça qu’on finance la dette, je souhaite bon courage aux successeurs de Xavier Bertrand!» La réforme du financement de la protection sociale n’est pas à l’ordre du jour, mais le parti de François Bayrou plaide déjà pour un «système mixte basé sur la CSG et une TVA sociale».
Le retour de la maîtrise comptable.
L’UDF n’est pas plus indulgente côté dépenses. La décélération «s’explique essentiellement par la baisse des IJ», relativise le « Monsieur santé » de l’UDF. Quant à l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam), l’UDF constate qu’il n’est toujours pas «médicalisé» ni «régionalisé» et finalement «totalement irréaliste». Jean-Luc Préel va plus loin : il juge que la «maîtrise comptable» est revenue sans dire son nom,comme en témoigneraient la baisse des tarifs des cliniques, le gel de crédits hospitaliers ou encore certains «déremboursements». «Je voudrais qu’on m’explique ce qui différencie la maîtrise médicalisée dont le ministre nous rebat les oreilles et la maîtrise comptable», déclare Jean-Luc Préel.
Signataires « désavoués ».
Pour l’UDF, la politique conduite par le gouvernement contribue à la morosité des milieux médicaux. «Tous les professionnels sont aujourd’hui, à tort ou à raison, désabusés et inquiets. »
Décidément vachard, Jean-Luc Préel constate que «ceux qui avaient soutenu la réforme et signé une convention incompréhensible pour le commun des mortels ont été désavoués lors des élections» des Urml.
A l’hôpital, il s’interroge sur les budgets «effectivement délégués aux établissements» qui, affirme-t-il, «ont beaucoup de mal à s’en sortir et à comprendre des décisions technocratiques». La convergence tarifaire public-privé, tranche-t-il, «n’est pas pour demain ni même après-demain».
Au terme de ce réquisitoire, l’UDF pose la question du «bilan au terme de ce quinquennat». Et y répond de façon cinglante : la réforme Douste-Blazy/Bertrand de 2004 «ne sera pas la dernière».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature