L'UNION collégiale des chirurgiens et spécialistes français (UCCSF) a affirmé, lors de son assemblée générale, sa volonté d'être « partie prenante » dans la concertation actuelle tous azimuts visant à réformer le système d'assurance-maladie.
Deux pistes sont désormais privilégiées par le syndicat : d'une part, la voie, dite officielle, ouverte par Elisabeth Guigou après le « Grenelle de la santé » (l'UCCSF a été reçue successivement par Bernard Kouchner et par le « Comité des sages », mis en place par le gouvernement et chargé de réformer la médecine de ville) ; et, d'autre part, les travaux engagés dans le cadre du groupe des douze qui réunit la CFDT, l'UNSA (autonomes), la Mutualité française et neuf organisations de professionnels de santé dont MG-France. Le Dr Jean-Gabriel Brun, président de l'UCCSF, ne cache d'ailleurs plus un certain rapprochement avec le syndicat de généralistes. « Nous partageons clairement avec MG-France la volonté de mettre en chantier la réforme du statut du médecin libéral », explique-t-il en rejetant à l'inverse « la ligne qu'impose la CSMF » (Confédération des syndicats médicaux français).
L'assemblée générale de l'UCCSF a même voté une motion demandant à son bureau d' « explorer activement toutes les possibilités de rapprochement avec d'autres syndicats qui souhaitent participer à une dynamique libérale et indépendante ».
Le refus du salariat
L'UCCSF s'inquiète de « l'étatisation en marche de l'hospitalisation privée ». Le syndicat conteste l'action de l'Etat qui, en « jouant régulièrement en faveur de l'hôpital », fausserait la concurrence normale entre le secteur public et le secteur privé, ce qui expliquerait, par exemple, la fuite actuelle des infirmières vers le public. L'UCCSF redoute surtout les corollaires possibles de la mise en place dans tous les établissements de la tarification à la pathologie, en particulier le fait d'inclure les honoraires libéraux des médecins dans les forfaits à la pathologie. Pour l'UCCSF, cette mesure aboutirait à transformer les spécialistes libéraux en « salariés à l'acte », à l'instar des praticiens qui exercent dans les centres de santé. « Sans compter, ajoute le Dr Brun, la menace qui pèserait sur le secteur II ».
Quant à l'avenir de la convention médicale, également au cœur de toutes les discussions actuelles, l'UCCSF réclame toujours, à terme, la création d'une convention de plateaux techniques lourds qui garantirait notamment aux spécialistes concernés l'exclusion de leurs honoraires des forfaits à la pathologie. En attendant, il est urgent, pour le Dr Brun, que les spécialistes puissent sortir rapidement de l' « impasse » du régime conventionnel minimal, très pénalisant, auquel ils sont toujours soumis.
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