L'IDEE de soumettre les praticiens qui pratiquent la chirurgie esthétique à une obligation de résultat soulève la colère de l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français (UCCSF).
Cette position avait été soutenue par un représentant du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr Jean Langlois, lors d'une réunion organisée le mois dernier au ministère de l'Economie et des Finances.
Estimant que « l'Ordre se mêle ici de ce qui ne le regarde pas », le Dr Jean-Gabriel Brun, président de l'UCCSF, et le Dr Alain Choux, président de l'Alliance pour le financement de la retraite des médecins (AFIRM), ont dénoncé « cette position extrême, défendue aussi par un seul et unique chirurgien libéral » et qui « choque même quelque peu les associations de consommateurs ».
Selon le Dr Brun, une obligation de résultat n'aurait aucun sens, tant la subjectivité des patients en ce domaine est importante.
En revanche, il se montre largement favorable à la réforme de l'exercice de la chirurgie esthétique, prévue dans le projet de loi de modernisation sociale. « L'accréditation des structures et l'évaluation des praticiens doivent s'adresser en priorité à ce secteur », estime-t-il. « Ce serait l'occasion de clarifier la situation des cliniques où l'on pratique exclusivement la chirurgie esthétique », explique-t-il en précisant qu'il faudrait les placer « hors carte sanitaire », mais sous l'obligation de l'agrément des agences régionales d'hospitalisation.
Sur l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, dont la traduction dans la loi est sans cesse retardée, le président de l'UCCSF estime qu' « il faut définir la notion de faute et les limites des actes médicaux. Le corps médical ne sait pas quelle est la limite de l'aléa. Il est urgent de le lui dire ».
En attendant la mise en œuvre d'une loi sur le sujet, « le patient est obligé de se focaliser sur le médecin, car c'est son seul recours », constate avec inquiétude le Dr Brun, qui s'avoue également préoccupé par le manque d'objectivité des experts auprès des tribunaux. Il se déclare favorable à une réforme de l'expertise médicale qui passerait par l'établissement d'une liste nationale de « compétences » des experts. Il est, à ses yeux, inconcevable que le même expert soit susceptible d'intervenir à la suite du décès d'un nouveau-né dans une maternité et dans une affaire d'infection nosocomiale dans un établissement spécialisé en chirurgie sportive.
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