TOUT COMMENCE par un héritage. Pour Coline Serreau, après « Chaos » (entre-temps il y a eu « 18 ans après », la suite de « Trois hommes et un couffin »), c'est une nouvelle fois l'occasion d'explorer, non sans militantisme, la société française avec ses zones sombres.
L'héritage, c'est celui que pourront se partager une femme (Muriel Robin) et ses deux frères (Artus de Pengern et Jean-Pierre Darroussin), qui se détestent, à condition qu'ils accomplissent ensemble à pied le pèlerinage jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. L'un des frères est en apparence un affreux raciste, l'autre est un alcoolique. Avec le guide Pascal Legitimus et deux jeunes beurs, dont l'un croit qu'il va à La Mecque, la randonnée réservera bien des surprises. Coline Serreau filme ses marcheurs dans de très beaux paysages souvent en clair-obscur et s'amuse à illustrer, façon surréalisme, les rêves de ses protagonistes.
Si le dénouement est sans grande surprise et les personnages parfois trop caricaturaux, on ne s'ennuie pas sur le chemin. Et si l'on n'est pas toujours d'accord avec l'analyse à gros traits de la réalisatrice, il faut reconnaître que les tirades qu'elle met dans la bouche de ses acteurs sonnent souvent juste.
Comme apparaît très juste le quinquagénaire divorcé, huissier de son état, joué par Patrick Chesnais dans « Je ne suis pas là pour être aimé », de Stéphane Brizé, jeune réalisateur qui signe son deuxième film (après « le Bleu des villes » en 1998). Cet homme mal dans sa peau, dans son métier, dans ses rapports avec son père (George Wilson) et avec son fils, incapable d'exprimer la moindre émotion, retrouve un éclair de vie dans un cours de tango. Il faut dire qu'il y rencontre une jeune femme lumineuse (Anne Consigny), qui s'apprête à se marier. Ce n'est pas grand chose mais Chesnay donne beaucoup d'épaisseur à son personnage et Anne Consigny, qu'on espère voir plus souvent au cinéma, est d'une sensibilité rare. Il n'y a pas grand chose de drôle dans ces personnages frustrés, malheureux et pourtant on rit. De l'insoutenable légèreté de l'être.
Deux comédies françaises
Lourd et léger
Publié le 18/10/2005
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> R. C.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7825
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