De notre correspondant
Définies dès 1996, les priorités de la Conférence régionale de santé de Lorraine se sont traduites par le lancement de deux programmes régionaux de santé et d'un plan régional d'accès à la prévention et aux soins (PRAPS). La conférence, qui tenait mardi à Nancy son ultime session, souhaite prolonger ces actions, tout en les évaluant et en y associant plus étroitement les usagers et le grand public.
Le PRAPS a permis de créer 17 permanences d'accueil de soins de santé (PASS) dans la région et de travailler sur la nutrition, la santé mentale et les soins bucco-dentaires des personnes démunies. Cent cinquante actions locales ont été menées dans le cadre du programme sur les dépendances aux produits et un centre d'information régional a été crée. Le programme sur la prévention du suicide, axé plus spécifiquement sur les zones rurales des Vosges et de la Meuse, a permis un meilleur accueil des suicidants dans les services d'urgences, notamment sur le plan psychologique.
La prévention des maladies cardio-vasculaires en Moselle et le dépistage des cancers ont constitué les autres priorités de la Conférence, qui ont débouché sur des mesures plus ponctuelles que les plans régionaux. En 2001 et 2002, huit journées régionales ont présenté et étudié ces grands thèmes à travers toute la Lorraine.
Pour le directeur régional des Affaires sanitaires et sociales de Lorraine, Jean Chappellet, les conférences régionales ont permis de « fédérer » tous les acteurs sanitaires et sociaux autour de projets communs, tant en matière de réalisation que de financement. Mais il regrette que les usagers de santé ne s'y soient pas autant investis que l'auraient souhaité les organisateurs des conférences : si la Lorraine a beaucoup réfléchi et parlé de « sa » santé, la voix des professionnels a largement dominé celle du grand public. Les conseils régionaux de santé, qui vont succéder aux conférences, devront trouver les moyens de rééquilibrer cette situation.
Pour M. Chappellet, il importe également de mieux évaluer les actions menées et d'en mesurer les effets réels sur les priorités régionales. D'ailleurs, la dernière conférence s'est largement préoccupée de méthodologie et entend « affiner ses stratégies ». Le futur conseil régional de santé est appelé, dès maintenant, à poursuivre les efforts des six conférences organisées de 1996 à 2002 et aura l'avantage sur celles-ci d'être une structure permanente. « Je suis convaincue que les voeux émis par les conférences ont eu du poids sur la conduite de la politique régionale de santé et j'espère qu'il en sera de même au sein du conseil », a souligné la présidente du jury de la conférence, Jeannine Pfeiffer, tout en souhaitant, elle aussi, une participation accrue des usagers à ses travaux. Le regroupement de ceux-ci en « associations agréées » permet déjà de mieux faire entendre leur voix ; les responsables de la conférence souhaitent les associer plus étroitement à l'élaboration des thèmes de travail, même si les préoccupations du public ne rejoignent pas forcément toujours celles des professionnels.
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