Le gouvernement est-il en train de lâcher l’Ordre infirmier ? Alors que la fronde avec les syndicats n’a pas cessé depuis la création de ce nouvel ordre professionnel en 2009, les propos de Nora Berra au Sénat mardi 15 février pourraient le laisser penser. Evoquant une situation financière "délicate" pour l’Ordre infirmier, la Secrétaire d’Etat à la Santé a expliqué qu’elle attendait de sa part des "solutions de sortie de crise" et dans le même temps a laissé entendre qu’elle sentait proche des infirmiers, y compris ceux qui refusent de payer leur cotisation...
L’intervention ministérielle intervient alors que de nouveau ces jours derniers, deux syndicats ont rappelé leur hostilité à l’Ordre: la CFTC appelant mercredi l'ensemble des infirmiers salariés à boycotter les jurys d'examen de la profession en 2011, et la CFDT menaçant d’appeler la profession à la "désobéissance civile" pour dénoncer "le racket" que constitue selon ces syndicats l'obligation d'adhérer à un Ordre infirmier.
En mai 2010, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, s'était déjà prononcée en faveur d'une dispense pour les infirmiers salariés de l'obligation d'adhérer à l'ordre infirmier. Idée reprise dans une proposition de loi déposée par Yves Bur. Mais pour l’heure, la sortie de Nora Berra a été accueillie par une volée de bois vert de la part de l’Ordre Infirmier, qui refute être "en crise" et dénonce une "maltraitance constante" de la part des pouvoirs publics. Selon l’Ordre infirmier que préside Dominique Leboeuf, "les inscriptions augmentent chaque mois" et concerneraient actuellement 83 390 infirmiers soit 16% de la profession.
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