Attention, une élection peut en cacher une autre ! Le 19 juin prochain aura lieu le dépouillement de l'élection pour le renouvellement d'un tiers des conseillers nationaux de l'Ordre, à la suite de quoi, tous les conseillers se réuniront le 3 juillet au siège du Conseil national pour élire leur nouveau bureau et leur nouveau président, conformément à l'article L. 4132-2 du code de la santé publique.
Le Pr Jean Langlois, élu au printemps dernier à la tête du Conseil national après la grave crise interne qui l'avait secoué, avait déclaré, dès sa prise de fonctions, qu'il ne se représenterait pas comme conseiller national en 2003. Sa place à la présidence du mouvement devient donc mécaniquement vacante. Ces élections sont d'autant plus cruciales que les remous soulevés l'an dernier par la démission de Bernard Hoerni (« le Quotidien » du 27 mai 2002) ont laissé des traces, tout à la fois au sein même de l'institution, et chez un certain nombre de médecins, qui considèrent parfois le CNOM comme une institution déconnectée de ceux qu'elle est censée représenter.
Un seul candidat spontanément cité par les médecins
Même s'il mène une campagne pour l'instant si discrète qu'il ne souhaite pas s'en expliquer au « Quotidien », l'actuel secrétaire général de l'Ordre, le Dr Jacques Lucas, fait figure de successeur possible, dans la mesure où il est le seul candidat spontanément cité par les électeurs. Certes, d'autres noms circulent, comme ce proche de Jacques Lucas, ou tel conseiller national breton, mais, de l'avis général, seule la candidature de Jacques Lucas paraît sérieuse, même si elle est loin de faire l'unanimité. Un responsable syndical médical confie au « Quotidien » ses craintes sur le résultat des élections : « Ce qui va se passer est très important, car soit le CNOM reste dans un travers ultraconservateur, soit il évolue ; je crains que Jacques Lucas ne soit pas précisément un progressiste, mais je constate qu'il a ses chances. » Un autre préfère faire la liste des dossiers brûlants qui attendent le successeur du Pr Langlois : « L'Ordre aura le plus grand mal à retrouver son calme après ce qui s'est passé ; et comme le dossier de l'article 77 du code de déontologie (sur la permanence des soins) n'est pas du tout réglé, le prochain président du CNOM aura intérêt à être consensuel s'il veut faire aboutir les choses. De toute façon, et quel qu'il soit, le successeur de Jean Langlois devra porter le lourd héritage d'une période troublée (celle du Pr Hrni), puis d'une période de transition (celle du Pr Langlois). Mais je me rappelle que, dans l'affaire Hrni, Jacques Lucas avait su faire preuve de modération, ou d'habileté tactique. Nous verrons bien. »
Le président d'un conseil départemental se veut, lui, pragmatique : « Depuis la crise Hrni, il y a eu un changement très net du profil des conseillers nationaux, et le prochain renouvellement par tiers va apporter du sang neuf. Mais le plus important, ce n'est pas l'élection de tel ou tel, c'est que le prochain président puisse constituer une équipe homogène pour travailler avec elle dans la bonne direction. »
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