DEPUIS L’INSTAURATION de la vaccination antigrippale gratuite pour les seniors, on a assisté à une réduction massive de la mortalité liée à la grippe (de 30 à 50 %) et de la morbidité. Néanmoins, le virus de la grippe prolifère toujours entre le 15 novembre et le 15 mars. La grippe chez les personnes âgées reste toujours un problème de santé publique. On impute à la grippe 7 600 décès par an en France chez les personnes de plus de 75 ans.
Un taux d’attaque à 6,17 % contre 1 %.
Les complications dans cette tranche d’âge sont nombreuses et graves (pneumonie, insuffisance respiratoire aiguë, atteinte cardiaque ou neurologique) et plus d’un tiers des personnes âgées de plus de 70 ans présentent d’emblée une complication au moment du diagnostic de grippe. Cause de nombreuses hospitalisations (185 hospitalisations pour 100 000 cas de grippe chez les plus de 65 ans), notamment chez les sujets à risque (1 800 hospitalisations pour 100 000), elle a un retentissement fonctionnel important, nécessitant une assistance accrue pour effectuer les gestes de la vie quotidienne des personnes affectées.
Très contagieuse, la grippe évolue sur un mode épidémique. La population âgée est une population cible. Le taux d’attaque de l’infection virale chez le sujet âgé de plus de 60 ans s’élève à 6,17 %. Par comparaison, celui de la population générale est de 1 %.
La prévention de la grippe repose essentiellement sur l’administration du vaccin antigrippal, réactualisé chaque année, qui permet une réduction de 30 à 50 % de la mortalité chez les personnes de plus de 65 ans (toutes causes confondues) et qui réduit de façon significative la morbidité. L’efficacité de la vaccination dépend du choix probabiliste de la composition retenue.
Traitement antiviral.
Si le virus change plus que ce que l’on avait escompté, la vaccination est moins bonne. Cette vaccination dépend également de l’hôte et son efficacité est souvent moindre chez la personne âgée.
De nombreuses personnes âgées sont victimes de la grippe. Malgré des campagnes sur la vaccination antigrippale, seulement 68 % des personnes de plus de 65 ans sont vaccinées en 2005 (chiffres de l’assurance-maladie). Il faut donc augmenter la couverture vaccinale.
Dans un environnement où il existe une personne âgée ou plusieurs, en période de circulation du virus, des mesures spécifiques doivent être prises : la vaccination de l’entourage, des soignants (la couverture vaccinale des soignants est encore faible, de 38 %), des mesures d’hygiène de nature à limiter la progression de l’épidémie, la prise en charge de la grippe par des traitements antiviraux en traitement curatif et en prophylaxie.
Les inhibiteurs de la neuraminidase sont efficaces contre les virus grippaux de type A et de type B en ciblant la structure la plus stable du virus, la neuraminidase. Son inactivation empêche la propagation du virus, l’infection de nouvelles cellules de l’organisme. L’oseltamivir (Tamiflu) a l’avantage d’être disponible sous forme orale et d’avoir une action systémique. Chez les personnes âgées, le profil de Tamiflu a une bonne tolérance et est indiqué tant pour la prophylaxie qu’en traitement curatif. Le traitement par Tamiflu doit être instauré très précocement dans les deux jours qui suivent le début des symptômes ou le contact avec le sujet infecté. Plus il est donné rapidement, plus son efficacité est significative.
En traitement curatif, les bénéfices de Tamiflu chez les personnes de plus de 60 ans concernent essentiellement les conséquences de la grippe, avec une réduction de 60 % des complications, une réduction de 45 % des hospitalisations et une réduction du risque de mortalité.
D’après une conférence de presse des Laboratoires Roche dans le cadre du salon Bien vieillir.
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