Londres à soldes ouverts

LONDRES a la réputation justifiée d’être une ville chère (Paris aussi), mais, durant la période des soldes de fin d’année, les prix fondent comme neige au soleil, avec des remises de 50 %, voire 60 et plus.

On jouera la carte du classique british sous les luxueuses enseignes des grands magasins de Brompton Road, sur Knightsbridge, la longue avenue qui longe Buckingham Palace, pour pénétrer au c?ur de la ville, mais aussi celles de Covent Garden, de Shaftesbury Avenue, d’Oxford Street ou de Jermyn Street.

Tout est soldé, même les fromages, au somptueux rayon alimentation du célébrissime Harrods (87 Brompton Road SW1, www.harrods.com), symbole de l’opulence victorienne, avec son superbe rayon parfumerie orné de panneaux de verre signés Lalique. Toutes les grandes marques mondiales sont au rendez-vous à prix démarqués.

Plus contemporain, mais tout aussi riche, son voisin Harvey Nichols (109-125 Knightsbridge SW1, www.harveynichols.com), point chaud de la mode, aligne les créations de Marc Jacob, Balenciaga, Stella McCartney, Matthiew Williamson, Zac Posen ou Rochas.

Insolite et chic, la célèbre façade simili Tudor du très britannique Liberty (214-220 Regent Street W1 -www.liberty.co.uk), sanctuaire du sachet de lavande et des cotons imprimés, recèle de bonnes affaires aux rayons parfums, mode, alimentation et mobilier ancien, tendance Arts & Graft, tout comme The Conran Shop Michelin House (81 Fulham Road SW3, www.conran.com), de sir Terence, le grand gourou du design contemporain. A l’ombre des ailes de l’Eros de la colonne de Picadilly, dans les boutiques au charme désuet et aux antiques boiseries fleurant bon l’encaustique qui, toutes, arborent le prestigieux label de fournisseur de la famille royale, les prix sont aussi sérieusement à la baisse.

Dans la longue et étroite Jermyn Street, qui abrite quelques-unes des plus grandes adresses du royaume, on trouvera à des prix de marché courant, comme chez Turnbull & Asser (71-72 Jermyn Street SW1, www.turnbullandasser.com), de superbes chemises et cravates et d’admirables cachemires.

Les raffinés feront sans trop de frais l’achat d’accessoires de rasage et de parfums mythiques aux superbes emballages et étiquettes d’époques victorienne chez Geo F. Trumper, barbier-coiffeur depuis 1875 (20 Jermyn Street SW1 et 9 Curzon Street W1, www.trumpers.com), et Penhaligon’s, parfumeur établi en 1870 (16 Burlington Arcade W1, www.penhaligons.co.uk), autres fournisseurs officiels de la couronne.

A quelques pas de là, chez l’incontournable Fortnum & Mason (181 Picadilly W1, www.fortumandmason.com), sous les lustres de la grande épicerie du rez-de-chaussée, qui fournit depuis 1870 la gentry en vins fins et paniers garnis pour ses pique-niques champêtres, on fera ses provisions de thé odorant, de bacon et de saucisses aux herbes pour de somptueux breakfasts.

Les nostalgiques du « swinging London » préféreront chercher les bonnes affaires en musardant sur les pavés des petites rues piétonnes du célèbre quartier de Carnaby, redevenu le nouveau point de rencontre de la branchitude londonienne. Les petites boutiques de mode, voisinant avec les restaurants et les bars « trendy » nichés dans de vénérables maisons géorgiennes aux huisseries multicolores, abritent la nouvelle génération de créateurs. Tout comme le quartier de Seven Dials, à deux pas de Covent Garden, avec ses rues colorées d’Earlham Street, de Mercer Street, Shorts Garden, Monmouth Street et Neal Street, hantées par les adeptes de la mode et les avant-gardistes des tendances.

L’après-shopping.

Outre les plaisirs du shopping, la capitale britannique a bien d’autres choses à offrir en janvier. Comme ses incontournables musées (il en existe quelque trois cents, à l’accès souvent gratuit). Parmi les nombreuses expositions, on ne manquera pas celle de la Royal Academy of Art consacrée aux trésors des trois empereurs, la dernière dynastie chinoise. Le 29 janvier, le Nouvel An chinois marquera le début des festivités de l’Année de la Chine à Londres, qui sera célébrée pour la première fois sur Leicester Square et Trafalgar Square à grand renfort de défilés colorés.

A l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart qui, enfant, vécut un an à Londres et y écrivit sa première symphonie à l’âge de 8 ans, au 180 Ebury Street, dans Belgravia, le Royal Opera House (Covent Garden WC2 E900, www.royaloperahouse.org.uk), somptueusement restauré, présentera à partir du 21 janvier les « Noces de Figaro ».

Entre deux shoppings-marathons et deux spectacles, on sacrifiera pour notre plus grand plaisir aux délices « so british » sucrés-salés de l’ afternoon tea. Que l’on se doit de déguster impérativement dans l’un des deux hauts lieux de cette véritable institution. Au centenaire Ritz London (10 Picadilly W1J BR), sous le dôme de la somptueuse salle du Palm Court Restaurant, ou dans la grande tradition victorienne, au Brown’s English Tea Room ou au Donovan Bar (décoré de superbes photos signées Terence Donovan, le célèbre portraitiste anglais des années 1960) du Brown’s Hotel (Albermale Street Mayfair W1).