L’oncopole toulousain se prépare à rayonner

Publié le 08/07/2013
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OncoToulouse

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Crédit photo : DR

Créée en 2005 par Amgen, GlaxoSmithKline, Pierre Fabre, Siemens et Total, la fondation de recherche médicale InNaBioSanté met les bouchées doubles pour faire connaître le futur oncopole toulousain.

Dotée à sa création d’un budget de 21,5 millions d’euros provenant à 50 % de l’État et à 50 % des partenaires privés, la fondation présidée par Philippe Douste-Blazy s’est engagée à ce jour à hauteur de 6,5 millions d’euros dans des projets de recherche médicale. « Mais nous ne sommes qu’au milieu du gué, a martelé l’ancien ministre. Nous avons besoin d’argent pour pouvoir distribuer quelque 10 millions d’euros supplémentaires dans les prochaines années et faire rayonner le futur campus toulousain. »

Aider l’innovation, attirer à Toulouse des chercheurs de renommée internationale : tels sont les défis de la fondation. Un colloque consacré aux enjeux de la lutte contre le cancer a réuni à Toulouse des chercheurs, médecins et industriels. Le programme CAPTOR (dédié à la recherche et à l’innovation) y a été présenté, ainsi que le projet de vaccin thérapeutique contre le cancer du col de l’utérus mis au point par la société toulousaine Genticel, ou encore le programme consacré à une approche de thérapie génique sur le cancer du pancréas développé par la société Cayla-Invivogen.

C’est l’année prochaine que l’institut universitaire du cancer (IUC) ouvrira ses portes sur le site de l’oncopole. La gouvernance de l’établissement prend forme elle aussi. Michel Attal, directeur de l’Institut Claudius Regaud, à Toulouse, devrait prendre la direction du site, tandis que l’activité recherche reviendrait au directeur du CHU Jacques Léglise. « Un tandem qui aura nécessité d’importantes négociations en coulisses », souffle un proche.


Des recherches remarquées au congrès mondial de Chicago

Si l’élite des chercheurs mondiaux est espérée au sein du futur IUC, à Toulouse, les équipes du Pr Jean-Pierre Delord, directeur de recherche clinique à l’Institut Claudius Regaud, mènent déjà travaux de pointe à l’écho mondial. Une quarantaine de recherches toulousaines en cours ont fait l’objet de présentations au dernier congrès de Chicago, la référence internationale.
Une étude de phase 1, en partenariat avec l’institut Gustave-Roussy (Paris) a même fait l’objet d’une présentation en séance plénière, événement exceptionnel. « Cette étude qui utilise des immunomodulateurs est testée depuis un an sur des patients atteints d’un cancer du rein. Elle donne à ce stade des résultats très encourageants car elle bloque l’évolution de cancers devenus très évolutifs chez des patients très malades », décrit le Pr  Delord.
« Grâce à ces anticorps monoclonaux, on parvient à réactiver le système immunitaire des malades et 30 % des patients testés voient le mécanisme de la maladie se ralentir ». Un signal fort pour le futur oncopole.
 BÉATRICE GIRARD

Source : lequotidiendumedecin.fr