« Si les chaînes de transmission humaine du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ont bien été interrompues, de nombreux spécialistes s'inquiètent de la possibilité que cette maladie soit saisonnière et réapparaisse dans les prochains mois, un an environ après sa première apparition en Chine », indique dans un communiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Avec le retour de la saison froide et en cas de résurgence du coronavirus, on pourrait craindre un afflux de pathologies respiratoires et le risque d'une confusion entre le SRAS et la grippe. En effet, la grippe demeure l'une des pathologies respiratoires les plus graves habituellement observées en hiver. Sa complication la plus dangereuse est la pneumonie. Elle touche en général de 10 à 20 % de la population, avec 3 à 5 millions de cas graves et 250 000 à 500 000 décès par an. On se rappelle aussi que l'épidémie atypique provoquée par le virus du SRAS a touché 8 000 personnes dans le monde et fait quelque 800 morts dans 32 pays entre novembre 2002 et 2003.
L'OMS recommande donc de vacciner les groupes exposés à un risque élevé de contracter la grippe : personnes âgées, sujets immunodéprimés et patients atteints de maladies chroniques. De même, la couverture vaccinale des agents de santé en contact fréquent avec ces groupes vulnérables devra être améliorée. Le vaccin antigrippal est sûr et efficace, et si certains sujets vaccinés peuvent présenter une grippe atténuée, le vaccin les protège contre le risque de complication grave.
« Le vaccin ne confère de protection ni contre d'autres maladies respiratoires ni, surtout, contre le SRAS, précise le communiqué . En revanche, une couverture vaccinale élevée pourrait réduire le nombre de cas de pneumonies entraînant des suspicions de SRAS. » Il ne s'agit pas, confirme le Pr Sylvie Van der Werf, d'avancer la campagne vaccinale, qui doit commencer dès le 22 septembre, « mais une vaccination précoce des sujets à risque permettrait d'éviter le pic épidémique et d'identifier plus rapidement une résurgence du SRAS ». De même, cette mesure devrait aider à établir un diagnostic différentiel plus rapide et permettre « d'éviter la mise en place de mesures sanitaires inutiles, longues et contraignantes ».
En outre, l'OMS observe que, malgré son importance, le vaccin antigrippal n'est toujours pas suffisamment utilisé. On estime à un milliard le nombre de personnes dans le monde exposées à un risque grave ; or, fait-elle observer, « la vaccination ne couvre que 250 millions d'entre elles chaque année ». Quant à la couverture vaccinale des personnels de santé, elle est largement insuffisante dans la plupart des pays, notamment en France.
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