Après examen de « la meilleure littérature scientifique » disponible aujourd'hui sur le sujet, l'OMS publie une monographie intitulée « Uranium appauvri : sources, exposition et effets sur la santé »*.
« L'uranium appauvri (UA) présente une chimiotoxicité et une radiotoxicité potentielles, mais notre examen a montré qu'il fallait que l'exposition soit importante pour observer des effets sur la santé », explique le Dr Mike Repacholi, coordonnateur médecine du travail et hygiène du milieu.
Le plus gros risque d'exposition à l'UA survient après les conflits, lorsque les personnes vivant ou travaillant dans les zones touchées peuvent inhaler des particules ou consommer des aliments ou de l'eau de boisson contaminés.
L'uranium appauvri, produit secondaire de l'enrichissement de l'uranium, a une radioactivité plus faible, 60 % de celle de l'uranium naturel, mais une chimiotoxicité importante. Les dosages de l'UA présent dans l'environnement sur des sites sélectionnés au Kosovo par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) indiquent une contamination localisée en surface (jusqu'à quelques dizaines de mètres des impacts). La probabilité qu'il y ait des effets sur la santé des populations locales apparaît donc très faible, sauf si ces personnes ont des activités sur les sites où il y a eu des impacts ou si des quantités importantes d'UA passent dans la chaîne alimentaire ou les eaux souterraines.
Mais les munitions à l'UA n'ont été utilisées que dans les conflits les plus récents, et il existe encore des lacunes importantes dans la connaissance de ses effets sur l'organisme humain, souligne l'OMS, qui précise les domaines de recherche à explorer. Par exemple, de nouvelles études sont nécessaires pour mieux connaître l'ampleur des lésions rénales et leur réversibilité éventuelle.
* Disponible sur www.who.int/environmental_information/radiation/depleted.
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