« Les patients couchés sur un matelas moyennement ferme ont été deux fois plus nombreux à présenter une amélioration significative de leurs lombalgies autant lorsqu'ils sont couchés, que lorsqu'ils se lèvent la matin. Les problèmes de la vie quotidienne associés à ce type de douleur ont été soulagés dans les mêmes proportions. Tout cela s'associe à une moindre consommation d'antalgiques. »
C'est la première fois que des données scientifiques sur la fermeté optimale du matelas sont publiées. Ce que l'on sait, c'est que les trois quarts des médecins, y compris les orthopédistes, recommandent un matelas ferme pour prévenir ou traiter les lombalgies. Francisco Kovacs et coll. ont comparé les effets de différentes qualité de matelas sur l'évolution clinique de patients souffrant de douleurs chroniques non spécifiques du bas du dos pendant la nuit et au lever matinal.
Ils ont mené une étude en double aveugle et contrôlée. Trois cent treize adultes chez qui une investigation étiologique n'avait pu rapporter une cause à leurs douleurs ont été inclus.
Leur matelas personnel a été remplacé soit par un matelas de fermeté moyenne (coté 2,3 sur une échelle européenne d'évaluation de la fermeté du matelas), soit par un matelas ferme (coté 5,6).
Une meilleure évolution
Les patients ont été invités à consigner l'intensité des douleurs ressenties pendant qu'ils reposaient sur le matelas et lorsqu'ils se levaient la matin, ainsi que leur degré de perturbation dans les gestes quotidiens avant l'usage du nouveau matelas et trois mois après le début de son utilisation.
A 90 jours, l'étude montre que les patients dotés du matelas de fermeté moyenne ont une meilleure évolution, pour ce qui concerne la douleur au lit (odds ratio : 2,36), le confort au lever (OR : 1,93) et l'inconfort dans la vie quotidienne (OR : 2,1), comparativement aux patients ayant un matelas ferme.
Pendant toute l'étude, les patients équipés du matelas moyennement ferme ont présenté des douleurs du dos moins importantes et moins fréquentes au cours de la journée (p = 0,059), pendant le coucher (p = 0,064) et au moment du lever (p = 0,008) que le groupe couché sur du dur.
« Les résultats de Kovacs et coll. vont sans doute soulager les cliniciens qui manquent de données solides pour répondre aux questions des patients sur les aménagements pratiques de leur vie quotidienne », écrit Jenny McConell dans un commentaire. Après analyse de ce travail, elle conclut ainsi : « Des études de grande qualité comme celle de Kovacs et coll. font encore cruellement défaut pour aménager la vie quotidienne et traiter les lombalgiques de la manière la plus efficace et économique possible. »
« The Lancet », vol. 362, 15 novembre 2003, pp. 1599-1604, et commentaire, pp. 1594-1595.
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