Du fait de l'absence de données récentes sur la lombalgie aiguë en France, une première étude épidémiologique nationale a commencé en octobre dernier à l'instigation des Laboratoires GEnévrier. Recueillie par un Observatoire national, cette enquête portera une attention particulière sur les circonstances de survenue des lombalgies actuellement vues en médecine générale, en particulier d'ordre socioprofessionnel. Après une analyse statistique, les enseignements les plus pertinents feront l'objet de communications et vraisemblablement d'autres enquêtes ou études interventionnelles.
Cette enquête doit être réalisée par 600 médecins généralistes, chacun devant inclure, lors d'une consultation « tout-venant » et selon un protocole validé par un comité scientifique, quatre patients souffrant d'une lombalgie aiguë commune évoluant depuis moins de quinze jours et n'irradiant pas au-delà du genou. Lors de l'interrogatoire, tout argument clinique en faveur d'une pathologie rachidienne tumorale, infectieuse ou inflammatoire exclut la participation à l'enquête.
Les caractéristiques socioprofessionnelles
Au cours de la consultation de chacun des patients éligibles, le médecin note les critères démographiques, les caractéristiques socioprofessionnelles (type et durée hebdomadaire de travail, durée du trajet quotidien, loisirs et sports pratiqués, situation familiale...), l'histoire de la maladie et les modalités de l'approche thérapeutique.
Cette étude d'observation, qui doit regrouper plus de 2 000 patients, devrait aboutir à une meilleure connaissance des conditions d'apparition (facteurs psychologiques, sociaux et professionnels) de la lombalgie aiguë, permettre d'optimiser la prise en charge précoce et, ainsi, d'éviter le fléau de la lombalgie chronique.
Un taux élevé de rechutes
Pathologie fréquente, la lombalgie commune est, dans la grande majorité des cas, d'origine dégénérative. Dans les pays industrialisés, les données épidémiologiques, déjà anciennes, font état d'une prévalence cumulée de 70 %, avec un fort taux de rechute (de 60 à 85 %). Le poids socio-économique - 9 milliards de francs par an - repose sur les 10 % des lombalgiques qui évoluent vers la chronicité.
Réduire le passage à la chronicité
Une action médicale peut être dirigée, d'une part, sur les conditions d'apparition de la lombalgie, d'autre part, sur les facteurs de la prise en charge initiale qui prédisposent à la chronicité ; en effet, l'évolution défavorable semble liée à la durée de l'arrêt de travail initial, au nombre élevé de consultations spécialisées et à la précision du diagnostic lésionnel par les examens d'imagerie. A ce propos, les radiographies, même standards, sont déconseillées. De même, il n'est pas recommandé, dans la majorité des cas, de prescrire un repos au lit ; à l'inverse, il faut inciter à la reprise des activités quotidiennes, professionnelles et autres.
En identifiant les facteurs de risque de la lombalgie aiguë, l'observatoire devrait aboutir à une prise en charge plus précoce et plus efficace des patients souffrant d'une lombalgie aiguë.
D'après les communications de J.-P. Valat (Tours), B. Avouac (Créteil) et S. Rozenberg (Paris).
* Les Laboratoires Genévrier commercialisent Flector granulés, indiqué notamment dans le traitement symptomatique des poussées aiguës des lombalgies.
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