Classique / À LA CLÉ/DVD

« Lohengrin »

Publié le 27/09/2010
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C’est avec « Lohengrin » mis en scène par le Britannique Richard Jones que s’est ouvert le festival de Munich 2009. Jones offrait du plus surnaturel des opéras de Wagner une mise en scène conceptuelle qui superpose une autre histoire à la légende moyenâgeuse. En l’occurrence, la reconstruction d’un pays détruit par une guerre, Elsa représentant la femme courageuse qui construit elle-même sa maison et Lohengrin le nouveau héros que tout le monde attend pour sauver le peuple. Au sacré se substitue le rêve petit-bourgeois et l’on assiste à la construction d’un chalet du plus beau style Ikea, avec lit matrimonial et berceau, suivi de sa destruction après la question parjure d’Elsa. Le DVD gomme un peu tout cela, les personnages éclatent et l’essentiel reste le très haut niveau de la distribution. Deux chanteurs maison, Anja Harteros et Jonas Kaufmann, désormais demandés par les scènes du monde entier, y faisaient leurs débuts dans ces deux rôles emblématiques. Harteros, avec une droiture dans la projection et un format vocal époustouflant, Kaufmann autant en chanteur de lieder qu’en ténor héroïque, avec des raffinements vocaux inouïs. Formidables aussi le couple maudit Ortrud/Telramund, interprété par Michaela Schuster et Wolfgang Koch, et le roi Heinrich de Christof Fischesser. La direction de Kent Nagano, respectueuse des voix, manque cependant de chaleur, de surnaturel, plus froide et clinique à l’instar de la mise en scène.

2 DVD DECCA/Universal. Enregistrement public 2009.

Concert d’été à Schönbrunn

À Vienne, le Concert d’une nuit d’été au Château de Schönbrunn est l’équivalent, en plus populaire, du très select Concert du Nouvel An à la Philharmonie. Mêmes Wiener Philharmoniker, Chœur du Singverein, même dérive au fil des années vers une propagande d’office du tourisme, vues d’hélicoptère du Château et de son parc et rayons laser en plus. L’édition 2010, filmée en juin dernier, a pour thématique les planètes. Invité d’honneur John Williams et sa musique de la trilogie « Star Wars », avec irruption dans l’orchestre d’épées fluorescentes (le chef Franz Welser-Möst adoube le premier violon à la fin de la « Marche impériale », un musicien porte un masque noir). Ambiance potache, donc. Gustav Holst, Josef Strauss avec sa « Musique des sphères », Josef Lanner avec « Étoiles du soir », « Lever de Lune » d’Otto Nicolaï sont la contribution viennoise au thème. Le seul moment indiscutablement artistique est le Deuxième concerto de Liszt par le pianiste israélo-américain Yefim Bronfman.

1DVD Deutsche Grammophon Universal.

« Ariane à Naxos »

Enregistrée au Metropolitan Opera de New York en 2008, cette production d’Elijah Moshinsky assez drôle a peu de mérites, sauf d’être le seul témoignage visuel de la Zerbinette de Natalie Dessay à une époque où ses problèmes vocaux étaient déjà bien réels. Deborah Voigt en Ariane touche souvent. Excellent Arlequin de Nathan Gunn. Et surtout la direction superlative de James Levine.

1DVD Virgin Classics.

O. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8823