CINEMA
Un ogre qui devait faire l'unanimité (DR°
U N gros bonhomme vert, un ogre nommé Shrek, ouvre aujourd'hui, dans 700 salles, la saison estivale. Ce film d'animation, sorti des studios DreamWorks, devrait séduire les petits mais aussi les grands avec son animation numérique impressionnante et son deuxième degré se moquant des contes de fée trop sirupeux (suivez son regard du côté de Disney). En face, le comique français est représenté par l'éternel Claude Zidi, qui vise le public jeune avec « la Boîte » (une bande de copains veulent ouvrir une boîte de nuit).
Le public jeune (ou à la rigueur familial), c'est une fois de plus celui qui est recherché quasi exclusivement quand brille le soleil. L'an dernier, fort du succès surprise de « la Dilettante » en 1999 et de l'aide sonnante et trébuchante à la distribution de films en été, les Français n'avaient pas manqué d'audace, en sortant des films qui n'avaient pas pour seul but de distraire. A une ou deux exceptions près, la réussite n'avait malheureusement pas été au rendez-vous et, cette année, les amateurs de cinéma ambitieux devront attendre la rentrée pour nourrir leurs exigences, ou regarder du côté des reprises.
Il y a bien sûr des exceptions et tous les films promis au succès ne sont pas nécessairement sans qualités, loin de là. Quoi qu'il en soit, si l'on a l'estomac bien accroché, on pourra s'intéresser, à partir du 11 juillet, à un autre genre d'ogre, la cannibale incarnée par Béatrice Dalle dans « Trouble every day », de Claire Denis, une femme qui n'atteint l'orgasme qu'en dévorant des proies palpitantes ; un film qui a décroché le Prix Très Spécial, décerné chaque année à une uvre anti-conformiste, insolente, dérangeante, voire de mauvais goût. Beaucoup plus digeste, du côté des sucreries sentimentales, la comédie « Un mariage trop parfait », dans laquelle Jennifer Lopez est une femme d'affaires qui néglige sa vie privée jusqu'à ce qu'elle rencontre un beau médecin (Matthew McConaughey). Le 11 juillet, toujours, on retrouve Sylvester Stallone dans l'univers évidemment impitoyable de la formule 1 avec « Driven », dont il a écrit le scénario et qu'a réalisé Renny Harlin. A signaler, aussi, un polar suédois à base de somnambulisme ( « Au matin tout avait disparu : sa femme, ses enfants... jusqu'à ses souvenirs ») : « Sleepwalker », de Johannes Runeborg, grand prix Sang neuf au festival du film policier de Cognac.
Le 18 juillet, il faut espérer que « Bella Ciao », de Stéphane Giusti, saga d'une famille toscane immigrée à Marseille (avec notamment Yaël Abecassis et Jacques Gamblin), trouvera son public. Car arrivent les « Spy Kids » de Robert Rodriguez, un James Bond pour enfants dans lesquels deux gamins doivent sauver leurs espions de parents (Antonio Banderas et Carla Gugino). Débarque aussi « Evolution », d'Ivan Reitman : David Duchovny, Julianne Moore et une poignée d'autres n'ont que quelques heures pour sauver le monde des organismes unicellulaires à développement ultra-rapide issus d'un météorite.
La semaine suivante, le 25, les ados devraient choisir « Scary Movies 2 », nouvelle variation parodique inspirée à la famille Wayans par « Scream ». Thomas Dutronc et Saïd Taghmaoui, dans « Confession d'un dragueur », de Alain Soral, ont-ils une chance de faire entendre leur différence ?
Animaux en tous genres
Luc Besson sera à l'affiche le 1er août, mais en tant que producteur (il n'a plus envie de mettre en scène) avec « le Baiser du dragon », réalisé en anglais par le Français Chris Nahon : de l'action spectaculaire et violente, on le devine, que l'acteur principal, Jet Li (un policier asiatique à Paris), déconseille lui-même aux enfants. Des enfants pour lesquels est fait, cela tombe bien, « Docteur Dolittle 2 », avec Eddie Murphy, l'homme qui parle aux animaux dans la jungle amazonienne.
Le 8 août, place aux dinosaures virtuels avec « Jurassic Park 3 », toujours produit par Spielberg mais réalisé cette fois par Joe Johnston (« Chérie j'ai rétréci les gosses). Tandis que, plus près de la rentrée, Francis Girod peut se lancer dans la rude bataille avec « Mauvais genres », un polar d'après un roman de Brigitte Aubert, dont le héros est un travesti (Robinson Stévenin).
Passons, le 15 août, sur « Final Fantasy », adaptation à l'écran du jeu vidéo à succès ; et sur « Comme chiens et chats », avec Jeff Goldblum (la découverte d'un vaccin pour les chiens provoque la révolte des chats). Et fixons au 22 une première rentrée. Avec « la Planète des singes », dont on peut être sûr que Tim Burton n'a pas fait un simple remake du film de Schaffner avec Charlton Heston mais une très libre adaptation du livre de Pierre Boulle. Ce jour-là sort également « la Répétition », l'histoire signée Catherine Corsini d'une amitié trouble et troublante, avec Emmanuelle Béart et Pascale Bussières. Tandis que, à partir du 29, Gabriel Aghion visera le plus large public (celui du « Placard » ou de « la Vérité si je mens 2 ») avec « Absolument fabuleux », l'adaptation de la série britannique culte : sans l'humour décalé des Anglais, Josiane Balasko et Nathalie Baye séduiront-elles autant que Jennifer Saunders et Joanna Lumley ? Le suspense est à son comble.
Comme toujours, les dates de sortie peuvent être modifiées au dernier moment.
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