De la publicité dans les logiciels d’aide à la dispensation des pharmaciens, voilà qui n’est pas du goût du collectif « Europe et Médicament ». Cette association, qui regroupe notamment la Mutualité française, le Syndicat de la médecine générale, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et l’association de consommateurs « Que Choisir », a adressé une lettre ouverte à Marisol Touraine pour la mettre en garde contre un projet de décret sur la certification de ces logiciels par la HAS.
Selon le collectif, le texte prévoit d’autoriser « la présence de publicité à caractère informatif et de conseil » dans les logiciels d’aide à la dispensation des pharmaciens. « Europe et Médicament » craint que ces publicités conseillent l’officinal sur les médicaments « qu’il serait rentable pour lui de dispenser » en parallèle d’une prescription d’un médecin « sans que ce dernier puisse contrôler la cohérence de l’ensemble, ni même en être informé ».
Image brouillée
À l’USPO, le président Gilles Bonnefond ne tourne pas autour du pot. « Les pharmaciens ne sont pas là pour inciter à consommer plus de médicaments, assure-t-il, et la présence de publicité dans ces logiciels donnerait une mauvaise image du positionnement de la profession vis-à-vis des laboratoires ». Pour Gilles Bonnefond, ce projet de décret est d’autant plus surprenant qu’il interdit la publicité dans les logiciels d’aide à la prescription destinés aux médecins. Le patron de l’USPO dénonce « le lobbying des sociétés d’édition de logiciels ».
Contacté par « le Quotidien », le ministère de la Santé n’a pas été en mesure d’apporter de précisions sur ce dossier.
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