« La prévalence du syndrome de l’œil sec s'élève à 34 % en population générale, il est souvent manqué au diagnostic et non correctement traité » a affirmé le Pr Marc Schargus, du département d'Ophtalmologie de l'université de Würzburg (Allemagne). Ce syndrome généralement bénin entraîne un inconfort important, qui peut avoir des conséquences fonctionnelles sur la vie du patient. « Il y a plusieurs composantes dans le film oculaire : une couche profonde muqueuse sur la cornée, une interne aqueuse et une strate lipidique superficielle», a précisé le Dr Jean-Antoine Bernard (directeur scientifique de la SFO).
La sécheresse oculaire est souvent en rapport avec la composante lipidique, aussi appelée moebium sécrétée par les glandes de Moebomius. « Les formes évaporatives sont les plus fréquentes et les plus gênantes », précise le Dr Bernard. La prévalence du dysfonctionnement de la glande de Moebomius (DGM) augmente avec l'âge surtout à partir de 60 mois mais aussi avec la rosacée ou un terrain allergique. Elle est aggravée par l'environnement : le travail sur écran entraîne une diminution du clignement des yeux ; et la ventilation majore l'évaporation de l'eau.
Traitement à vie
Les traitements sont à graduer en fonction des symptômes. Aux premiers stades, on commencera par « informer le patient de l'impact potentiel de son environnement » a indiqué le Dr Serge Doan, de l'hôpital Bichat à Paris. « Des conseils sur l'humidification de l'air et l'hygiène des paupières peuvent ainsi être utiles dans un premier temps. » Dans le cas d'un DGM, un réchauffement de la paupière pendant plusieurs minutes, une à deux fois par jour, suivi d'un massage et d'une expression du moebium sont recommandés. Puis, les lubrifiants artificiels sans conservateur, en unidose , permettent de lutter contre des symptômes plus importants, des antibiotiques (azithromycine en topique ou tétracycline orale) traitent les formes sévères très symptomatiques, et l'usage d'anti-inflammatoires topiques comme les corticoïdes ou la ciclosporine A sont aussi envisagés contre l'inflammation mais, en cure courte et sous surveillance médicale. « Pas de corticoïde à long terme en raison du risque de glaucome et de cataracte » a précisé le Dr Bernard. La cysclosporine est uniquement en usage hospitalier. L'approche alternative de la complémentation alimentaire (oméga 3) reste discutée avec plusieurs études sérieuses aux conclusions positives.
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