Un registre de patients à haut risque vasculaire

L’Observatoire mondial de l’athérothrombose

Publié le 06/04/2006
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Congrès de l'American College of Cardiology (ACC)
11-14 mars 2006 à Atlanta

POUR ETRE inclus, les patients devaient avoir plus de 45 ans et présenter au moins une coronaropathie, ou une maladie cérébro- vasculaire, ou une artériopathie périphérique ou trois facteurs de risque. Dans les faits, ce dernier groupe représentait 18 % des patients, la majorité (66 %) une atteinte d’un seul lit vasculaire (les coronaropathies représentant à elles seules 45 %). Les polypathologies étaient relativement fréquentes (16 %), 1,6 % des patients cumulant même les trois localisations d’atteinte vasculaire.

On l’a dit, REACH représente une cohorte unique par le nombre de patients suivis (plus de 67 000), mais aussi par leur répartition géographique : si l’Amérique du Nord (environ 40 %) et l’Europe de l’Ouest (environ 30 %) fournissent les gros bataillons, l’Europe de l’Est, l’Asie, l’Australie et l’Amérique du Sud ont inclus des nombres significatifs de patients. On doit également souligner la diversité des investigateurs : 37 % des patients ont été recrutés par des généralistes, 33 % par des internistes, 14 % par des cardiologues, 9 % par des neurologues, 2,2 % par des chirurgiens vasculaires.

Résultats à un an.

Même si un an est un laps de temps relativement court, on constate, pour la totalité des événements majeurs, une différence significative entre les patients « symptomatiques » (présentant une pathologie avérée) et ceux ne présentant que des facteurs de risque : la mortalité cardio-vasculaire est de 1,7 % dans le premier groupe et de 0,6 % dans le second (1,5 % globalement). En regroupant mortalité cardio-vasculaire, infarctus, AVC et hospitalisations, les pourcentages sont respectivement de 14,5 %, 5,4 % et 12,9 %.

Toujours en considérant cet indice composite, on constate que le risque est beaucoup plus élevé pour les patients polyvasculaires (22 % contre 12,8 % pour une seule localisation). Si l’on considère le critère principal (décès, infarctus et AVC), le risque passe de 1,5 % pour les patients ne présentant que des facteurs de risque à 7,1 % pour les patients atteints de trois types de pathologies.Ce registre montre la gravité de l’artériopathie périphérique, souvent oubliée dans les grandes études : plus de 10 % de ces patients ont subi une intervention (5 % pour les coronariens et 1,1 % pour les cérébro-vasculaires), dont 1,3 % d’amputations.

Enfin, ce registre confirme que l’âge, le sexe, et aussi la localisation géographique influencent la fréquence des événements majeurs (critère principal) : 2,2 % en Amérique du Nord contre 6,8 % en Europe de l’Est. Avec 3,7 %, l’Europe du Nord n’arrive qu’en quatrième position derrière le Japon (3 %) et l’Australie (3,2 %).

On le voit, REACH n’a pas fini de nous apprendre des données sur l’évolution et la prise en charge de l’athérothrombose, d’autant que la période de suivi a été allongée à quatre ans.

D’après la communication du Pr Gabriel Steg, hôpital Bichat Claude-Bernard, Paris.(1) REduction of Atherothrombosis for Continued Health.

> Dr ALAIN MARIÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7936