Dépistage du cancer du sein

L'Observatoire de la sénologie est en place

Publié le 20/09/2004
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

« TOUS LES RADIOLOGUES libéraux, intégrés ou non dans le dépistage organisé et exerçant sur le territoire français, seront tenus de transmettre les informations. » C'est à cette seule condition, édictée par la Fnmr, que l'observatoire pourra fonctionner. Le Dr Denis Aucant, son président, est donc venu lui-même assurer la promotion du dispositif auprès des radiologues libéraux de Rhône-Alpes, le 16 septembre, pour obtenir leur adhésion. Doté d'un financement du Fonds d'amélioration de la qualité des soins de ville (Faqsv), cet observatoire doit analyser l'ensemble des informations relatives à la pratique mammographique, à l'intérieur mais aussi hors du dépistage. Sa mise en place est directement inscrite dans l'accord de bon usage des soins (AcBUS) relatif à la mammographie, signé entre les trois caisses nationales d'assurance-maladie, la FMF et la Csmf, le 27 septembre 2001, et qui visait, entre autres, la mise en œuvre de bonnes pratiques et la création d'une nouvelle lettre clé, spécifique au dépistage. Ce dispositif devrait donc permettre d'assurer une sorte de contrôle qualité, condition sine qua non de l'exercice de la mission de santé publique confiée aux radiologues libéraux par les pouvoirs publics, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein en France.
Or une enquête réalisée par le magazine « 60 Millions de consommateurs » et publiée au printemps dernier avait révélé que le cahier des charges du dépistage n'était pas toujours très fidèlement respecté. Au-delà de cette enquête, « la direction générale de la Santé a rappelé, le 29 avril 2004, que (cette mission) pourrait être remise en cause si les radiologues libéraux ne se donnaient pas les moyens d'une réussite », souligne le Dr Philippe Degryse, président de l'union régionale des médecins radiologues de Rhône-Alpes. Les enjeux sont donc de taille. Pour schématiser, « il s'agit de démontrer que ce que nous faisons est fait correctement », précise-t-il, en ajoutant que cette démarche qualité devrait conduire à justifier « la rémunération qui va avec ».

Analyse.
En pratique, un logiciel informatique sera gracieusement fourni à tous les radiologues libéraux : il permettra de recueillir les données et de produire un fichier informatique anonymisé, qui, lui-même, sera envoyé au serveur de l'observatoire. Il sera alors possible de connaître le nombre d'examens par praticien, le nombre de femmes concernées et leur distribution par tranche d'âge, l'attractivité des sites radiologiques ou encore la fréquence des associations d'actes. A partir de ces données, conjointement analysées avec les caisses, la Fnmr souhaite impulser de multiples études, en l'occurrence sur l'impact du dépistage, et proposer des référentiels. Pour l'heure, elle prévoit une montée en charge progressive, région par région, avant d'être en mesure d'analyser les premières données et « fournir, peut-être, un point tous les six mois ».

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7594