CE CAS, dont les détails personnels (âge, sexe...) sont tenus confidentiels, constitue la première infection par nvMCJ enregistrée à un stade préclinique au Royaume-Uni. On sait que le patient avait reçu en 1999 une transfusion de sang non déleucocytée, provenant d'un donneur qui avait développé une MCJ dix mois après. Le décès du donneur était intervenu en 2001 et l'autopsie avait confirmé le diagnostic. Le receveur, pour sa part, est mort cinq ans après la transfusion, sans troubles neurologiques apparents.
L'investigation médico-légale rapporte le décès à une tout autre cause que la MCJ, en l'occurrence une rupture d'anévrisme abdominal.
Une analyse moléculaire de nombreux tissus a été réalisée à la recherche du nvMCJ.
Hétérozygote au codon 129.
L'analyse de l'ADN cérébral a révélé que le patient était hétérozygote méthionine/valine au codon 129 du gène de la protéine prion. « Cela suggère que la susceptibilité à l'infection par le nvMCJ ne concerne pas uniquement les homozygotes méthionine/méthionine au codon 129 du gène de la protéine prion », commentent les auteurs.
A côté de cela, ils décèlent au niveau de la rate des caractéristiques identiques à celles des patients ayant une infection par le nvMCJ, distinctes des cas de MCJ sporadique. Toutefois, le nombres des centres germinatifs atteints reste largement inférieur à celui trouvé chez des malades et l'immunoréactivité est moins forte.
Le prion du nouveau variant a été trouvé également au niveau d'un ganglion lymphatique cérébral.
En revanche, dans le tissu cérébral, on n'a observé que les changements normaux liés à l'âge, mais pas le prion pathologique. De même, ce dernier s'est trouvé absent des prélèvements amygdaliens, des ganglions lymphatiques et des échantillons musculaires, de l'appendice et du côlon.
Schéma d'accumulation à un stade préclinique.
« Le schéma d'accumulation du PrP dans la rate et les ganglions lymphatiques cérébraux observé dans ce cas pourrait caractériser une infection par le nvMCJ à un stade préclinique », estiment les auteurs. Ils mentionnent que les modes d'accumulation du PrP dans ces deux sites sont semblables à ceux trouvés dans des appendices enlevés chirurgicalement au cours d'une grande étude prospective anonyme.
« Nos observations montrent aussi que la maladie nvMCJ peut être confirmée par analyse western blot du PrP protéase résistant (PrP) chez un individu hétérozygote au codon 129 de la protéine prion. » Une donnée importante, si elle est confirmée, pour les estimations du nombre des cas au Royaume-Uni, car ce génotype est de loin le plus fréquent dans la population. Cela pourrait permettre d'envisager un dépistage pour prévenir le risque transfusionnel.
Il est possible d'ailleurs que les caractéristiques de l'infection soient différentes dans ce sous-groupe et notamment un temps d'incubation prolongé, qui rendrait compte du fait qu'aucun cas n'ait encore été enregistré dans le groupe des hétérozygotes au codon 129.
Alexander Peden et coll. « The Lancet, vol. 364, 7 août 2004, pp. 527-528.
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