Traitement de l'asthme
DES ÉTUDES cas-témoins ont mis en évidence une association entre la morbidité et la mortalité de l'asthme et la non-adhérence aux traitements. Si l'utilisation appropriée des médicaments est un facteur essentiel dans le contrôle de cette maladie, le personnel soignant a peu d'informations sur les raisons des prises inadéquates des médicaments, estime le Dr Bruce Rubin (Etats-Unis). Ces raisons sont diverses et apparaissent comme la conséquence d'idées reçues des patients concernant la réalité de leur maladie, la crainte des effets secondaires ou du développement d'une dépendance et la méconnaissance de l'importance de la lutte contre l'inflammation pour le contrôle à long terme de l'asthme. La mauvaise observance peut aussi être due à des idées erronées sur le contrôle de cette affection, que certains malades pensent en grande partie physiologique, ou encore à un manque de moyens financiers.
Terminologie.
Parfois, la mauvaise utilisation des traitements inhalés s'explique par le temps nécessaire à leur action. En effet, les bronchodilatateurs agissant rapidement sur la dyspnée, ils peuvent être perçus par les asthmatiques comme plus efficaces que les corticoïdes. Ce problème peut être exacerbé par la « pauvre » terminologie employée par les médecins pour décrire ces médicaments, dit le Dr Rubin en citant l'exemple de « médicaments de contrôle » de la maladie pour ceux qui ont un effet sur l'inflammation sous-jacente. Or lors des crises, les patients attendent du traitement qu'il contrôle leurs symptômes et, de ce fait, ils peuvent considérer que les bonchodilatateurs correspondent à cette catégorie de médicaments. De même, la notion de « médicaments de prévention » peut être mal comprise, car ces classes thérapeutiques ont toutes deux des effets préventifs. Enfin, les termes « médicaments de recours » peuvent également générer une confusion et être considérés par les malades comme devant être utilisés uniquement en cas d'urgence vitale.
La mauvaise utilisation des dispositifs d'administration des médicaments (aérosols-doseurs, nébuliseurs) est également incriminée dans les difficultés de traitement de l'asthme. Des études ont ainsi montré que la majorité des parents d'enfants asthmatiques n'ont eu aucune information sur ce sujet. Enfin, les deux dernières raisons évoquées par le Dr Rubin sont, d'une part, le bénéfice secondaire de la maladie pour certains malades désirant, par exemple, éviter des activités déplaisantes et, d'autre part, la coexistence de troubles psychologiques de type dépression, dont l'association avec une mauvaise observance thérapeutique a été démontrée. L'éducation des asthmatiques est le meilleur moyen de combattre ces idées reçues.
D'après la communication du Dr Bruce Rubin, Winston-Salem, Etats-Unis.
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