Il est indispensable d'aller vers la parité dans les sciences, alors que tout indique qu'un « plafond de verre » entrave le parcours professionnel des femmes, selon les conclusions du Livre blanc. Même si ces dernières années, on a vu plus de femmes accéder aux instances de décision, d'orientation et d'évaluation, « restent très minoritaires au sommet de l'échelle hiérarchique ». Les femmes, qui représentent pourtant la moitié des effectifs des 3es cycles d'université, disparaissent au fur et à mesure que l'on monte dans la hiérarchie, d'où la notion de « plafond de verre » qui serait, pour elles, infranchissable.
La proportion de femmes varie d'une région à l'autre. L'académie de Nancy compte moins d'un quart de femmes enseignants-chercheurs, contre un bon tiers dans les académies de Paris, Créteil et Versailles. Donnée qui confirme un autre constat du livre blanc : la région parisienne offre une situation particulièrement favorable à l'emploi des femmes dans le secteur scientifique.
Autre remarque : la recherche publique est plus féminisée que la recherche en entreprise. Les deux tiers des chercheuses exercent dans le public, où elles représentent 30 % des chercheurs contre 19 % dans le privé.
La médecine se distingue
Une analyse plus fine révèle que certains domaines de recherche attirent plus de femmes que d'autres, secteurs public et privé mélangés. C'est le cas des sciences humaines et sociales et des sciences de la vie, où environ quatre postes sur dix sont occupés par des femmes.
Deux secteurs précis sortent du lot et frôlent une parité hommes-femmes parfaite. Il s'agit de l'industrie pharmaceutique et de la recherche médicale publique (48 % de femmes). En revanche, pour les sciences dites dures (mathématiques, physique, sciences de l'univers), les femmes se font rares : elles ne représentent pas plus de 20 % des effectifs.
Pourtant, le nombre de femmes recrutées a augmenté entre 1992 et 2000 puisque la part des femmes est passée de 31 à 33 % des recrutements, contre une stabilité pour les hommes. Mais « ce sont les disciplines qui étaient déjà les plus féminisées qui renforcent leur position », indique le livre blanc. C'est-à-dire la biologie, en clair. Pour les mathématiques en revanche , « les effectifs recrutés sont en diminution, et la part des femmes en recul ».
Pour le ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg, « la science ne peut rester principalement masculine. Pour progresser, elle ne peut laisser une division du savoir et des responsabilités contraire à l'égalité des chances ». Dans ce but, le programme Espace européen de la recherche s'est fixé, entre autres objectifs, l'obtention d'une représentation d'au moins 40 % de chaque sexe dans toutes les instances.
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