Les experts insistent unanimement sur le fait que l'obésité est une pathologie chronique qui requiert des solutions sur le long terme. L'obésité a été dénommée par l'Organisation mondiale de la santé comme l'épidémie du siècle. Selon les derniers travaux réalisés par la Société espagnole de l'étude de l'obésité, « ce mal du siècle » affecte 14,5 % de la population espagnole, cela en tenant compte d'un IMC (indice de masse corporelle) ≥ 30 kg/m2. Par ailleurs, et comme l'explique le Dr Suzanne Monereo, secrétaire générale de la Société espagnole d'endocrinologie et de nutrition et chef du service à l'hôpital de Getafe, les taux de surpoids des personnes en surpoids dépassent les 50 %.
Le mode de vie des différents pays industrialisés et une prédisposition de l'espèce humaine à « l'épargne énergétique » explique le développement spectaculaire de cette pathologie.
Selon les experts, l'espèce humaine se caractérise aussi par le fait qu'elle n'a pas de grande capacité à éliminer le surpoids lorsqu'il s'est accumulé. Cela explique les forts taux de prévalence de l'obésité qui atteignent dans les pays développés entre 10 et 20 % de la population adulte. De plus, le traitement de l'obésité et des pathologies associées entraîne en Espagne 6,9 % des coûts de santé, ce qui se traduit par 341 000 millions de pesetas annuelles, intéressant les coûts directs et indirects.
Selon les experts, le risque de morbimortalité augmente avec l'élévation de notre poids, l'une des corrélations avec l'obésité est le développement du diabète de type 2. « Aussi, de 60 à 80 % des personnes présentant un diabète de type 2 sont obèses », affirme le Dr Monereo. Il existe le plus souvent des troubles dyslipidémiques concernant le cholestérol, les triglycérides, l'acide urique...
Les complications cardio-vasculaires
Les sujets obèses présentent souvent une hypertension et un risque majeur de complications cardio-vasculaires comme l'angor, l'infarctus du myocarde et les accidents vasculaires. Ils ont aussi des syndromes d'apnée du sommeil. Ces pathologies intéressent particulièrement les obésités de type central, c'est-à-dire lorsque la graisse est localisée au tronc, notamment au niveau abdominal. Par contre, d'autres pathologies ne sont pas liées simplement à la répartition de la graisse mais plutôt au surpoids, comme les pathologies ostéoarticulaires.
La prise en charge doit intégrer des activités quotidiennes et les inclure dans un programme de perte de poids.
Style de vie salutaire
Pour s'opposer au style de vie morbide actuel, le Dr Monereo recommande d'adhérer à un style de vie plus sain. Ce qui signifie manger moins et mieux, consommer des aliments moins riches en termes d'apports caloriques, avec un pouvoir nutritionnel et de satiété plus grand, ne pas manger de façon désordonnée (ce qui est le plus souvent lié aux impératifs professionnels) et d'avoir une activité physique régulière.
Pour adhérer à ce programme de perte de poids, il faut suivre trois recommandations essentielles:
- considérer le traitement de l'obésité comme un traitement d'une maladie chronique et, de fait, appliquer les modalités de ce programme de perte de poids sur le long terme ;
- consommer les aliments faiblement caloriques pour qu'il y ait une mobilisation de la graisse endogène et une perte de poids ;
- augmenter l'activité physique modérément.
Dans de nombreuses situations, un traitement pharmacologique sera nécessaire pour aider à réduire la perte de poids et à la maintenir à long terme. Ce traitement pharmacologique doit être réalisé sous l'autorité d'un médecin qui surveille l'adéquation entre la posologie et les effets escomptés.
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